Le prix Nobel a été attribué, lundi 1er octobre, à deux immunologistes : l'Américain James P. Allison et le Japonais Tasuku Honjo. Le duo de chercheurs a découvert comment déclencher une réponse de l'organisme contre le cancer, en neutralisant certaines molécules qui l'empêchent de se défendre.
"L'immunothérapie explose, c'est peut-être la voie de la plus importante découverte récemment pour traiter le cancer", explique le chercheur français Pierre Goldstein. "C'est une révolution équivalente à l'arrivée des antibiotiques", s'enthousiasme Eric Vivier, chercheur à l'Inserm.
Cette technique n'est utilisée sur les patients que depuis quelques années, et ne fonctionne pas sur tous les malades ni sur tous les cancers : elle bute encore complètement sur les cancers du pancréas et du cerveau. Mais les espoirs qu'elle porte incitent l'industrie pharmaceutique à investir lourdement.
Pour se défendre contre ce qui est étranger à notre organisme, le corps s'appuie sur des globules blancs, appelés lymphocytes T. L'immunothérapie vise à doper ces petits soldats afin qu'ils s'attaquent aux tumeurs, alors que la chimiothérapie ne fait pas la différence entre cellules saines et cancéreuses.
Ces lymphocytes T portent sur leur surface des molécules dites "inhibitrices", qui freinent leur efficacité sur les cellules cancéreuses. L'immunothérapie consiste à neutraliser ces molécules inhibitrices en utilisant des protéines appelées anticorps. Le but : lever ces freins et permettre ainsi aux lymphocytes T, et donc à l'organisme, de se défendre contre le cancer.
Depuis 2011, les autorités sanitaires américaine et européenne ont approuvé des immunothérapies pour le mélanome métastasé, le cancer du poumon avancé, le cancer du rein métastasé et pour des cancers ORL et de la vessie, énumère la professeure Laurence Zitvogel, de l'Institut Gustave Roussy, près de Paris, premier centre de lutte contre le cancer en Europe.
Au-delà du cancer, l'immun