Déserts médicaux : la proposition de François Bayrou "a le mérite d'exister mais tout est à faire", selon le médecin Jérôme Marty

Le gouvernement veut imposer deux jours par mois à "tous les médecins" dans les zones qui sont les plus en difficulté pour lutter contre les déserts médicaux. Une proposition "qui manque d'explications" pour Jérôme Marty, Président de l’Union Française pour une Médecine Libre.

François Bayrou veut instaurer "davantage de solidarité territoriale" pour lutter contre les "déserts médicaux".

Crédit : AFP

DÉSERTS MÉDICAUX - Dr Jérôme Marty, médecin, est l'invité de RTL Soir

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Un appel à la grève a été lancé pour le 28 et le 29 avril, afin de protester contre la proposition de loi du député Guillaume Garot qui vise à réguler l’installation des médecins.

En déplacement dans le Cantal, François Bayrou a également annoncé un plan pour lutter contre les déserts médicaux. Le Premier ministre veut instaurer "davantage de solidarité territoriale". Chaque généraliste ou spécialiste qui exerce dans un territoire bien pourvu devra consacrer un ou deux jours par mois à des consultations dans les zones qui sont en difficulté.

Un appel à la solidarité "qui a le mérite d'exister mais où tout est à faire", présente Jérôme Marty, médecin généraliste et Président de l’Union Française pour une Médecine Libre, sur RTL. "Il manque d'explications, de financement, tout un tas de choses qui sont indispensables au fonctionnement", souligne-t-il. Entre autres, les zones en tension ne sont pas encore définies et le gain financier pour les médecins n'est pas encore précisé.

"Nous avons des patientèles pleines, où nous voyons entre 20 jusqu'à 50 patients par jour", insiste Jérôme Marty avant de pointer une inquiétude : "Personne ne nous dit ce que ces 50 patients deviendront quand nous irons exercer sur un autre territoire." "Nous partons de zéro", déplore-t-il tout en montrant son ouverture au dialogue avec les instances dirigeantes :"Il faut construire ça avec le ministère dès maintenant."

"Il faut arrêter de parler de désert"

L'annonce de François Bayrou d'obliger les médecins à consacrer un ou deux jours par mois au sein de zones en tension n'est pas une surprise pour Président de l’Union Française pour une Médecine Libre : "Cela fait trois ans que nous le proposons, donc nous ne pouvons pas être contre". "Par contre", précise-t-il "nous demandons que le généraliste qui exercera dans une zone en tension aura accès aux honoraires complémentaires dans son activité principale."

Aujourd'hui, ce que l'on appelle désert, ce sont les déserts habités. "Cela fait longtemps que la France est centralisée et que les Français se sont mis dans les villes" présente Jérôme Marty pour rappeler la problématique de l'accès aux soins. "Lorsque vous venez d'arriver dans une ville, vous avez beau être entouré de médecins, vous n'en trouvez pas un seul parce que tous les médecins ont le fameux panneau "ne prend pas de nouveaux patients", regrette-t-il. Pour lui, ce que propose le Premier ministre "ne résout absolument pas" cette problématique.

"Il faut arrêter de parler de désert" mais plutôt "parler de difficulté d'accès aux soins", juge le médecin généraliste qui pointe les mêmes problématiques en zone urbaine comme en zone rurale. Le manque de personnels médicaux se ressent partout en France.

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