- 01m10s
3 min de lecture
Comment reconnaître et traiter l’andropause ?
L'andropause qui touche les hommes à partir d'un certain âge est un trouble encore assez mal connu. On la compare souvent avec la ménopause. Pourtant les deux phénomènes sont différents. Voici quels sont ses symptômes et comment la soigner.
Un médecin a été violemment agressé en Dordogne (illustration).
Crédit : Online Marketing / Unsplash
Il y a un point commun entre la ménopause et l’andropause. Dans les deux cas, il s’agit de changements hormonaux. Mais il y a une différence majeure : aucune femme ne peut échapper à la ménopause, à l’arrêt définitif du fonctionnement ovarien et de la fertilité. En revanche, tous les hommes ne souffrent pas d’andropause, c’est-à-dire d’un taux anormalement bas de testostérone, une hormone sexuelle. Et si la production de testostérone diminue avec l’âge, elle ne s’arrête pas complètement. C’est d’ailleurs pour cela que les médecins préfèrent parler de "déficit androgénique lié à l’âge". En somme, avec l’âge, les testicules fonctionnent moins bien, ce qui entraîne une baisse de la production des spermatozoïdes et de la testostérone.
Combien d'hommes sont concernés ?
Selon l’association française d’urologie, 10 à 20% des hommes après 50 ans et jusqu’à 50% après 70 ans ont un taux de testostérone anormalement bas. Le manque de testostérone n’est donc pas systématique, et en plus, il ne s’accompagne pas forcément de troubles. S’il y a des symptômes, ils sont extrêmement variables et plus ou moins présents. Selon le Dr Jean-Marc Bohbot, médecin andrologue, "ce qui pousse les hommes à consulter ce sont souvent des problèmes sexuels. L’andropause se manifeste, en effet, par une baisse du désir sexuel, avec ou non une dysfonction érectile. Il arrive que les érections soient moins fortes. Un signe évocateur, c’est la diminution des érections nocturnes ou matinales. Et puis, il y a d’autres symptômes, ceux d’ailleurs qu’on peut retrouver dans la ménopause".
Ils peuvent avoir des troubles du sommeil, avec un sommeil qui est plus haché, des bouffées de chaleur, une baisse du tonus général, des changements d’humeur, avec une tendance dépressive. On peut aussi observer une perte de la pilosité et de la force physique avec moins de masse musculaire au profit de la graisse, notamment au niveau du ventre. Tous ces symptômes ne sont pas vraiment spécifiques de l’andropause. C’est la raison pour laquelle le diagnostic doit être confirmé par des dosages sanguins du taux de testostérone.
Compenser le manque de testostérone
Il faut encourager les hommes à parler à leur médecin de leurs symptômes. Ils n’ont pas toujours le réflexe de consulter. Ils peuvent aller voir leur médecin traitant, un urologue ou un andrologue. Une fois le diagnostic confirmé, les symptômes peuvent être soulagés par la prise de testostérone pour compenser le déficit. « Elle peut être administrée sous forme de gel à appliquer, chaque jour, sur le bras ou la poitrine, ou par des piqûres intramusculaires à faire régulièrement, au minimum tous les quinze jours », précise le Dr Bohbot. A condition de bien adapter les doses, ce traitement fonctionne très bien et permet de retrouver du tonus, aux niveaux sexuel et général.
Les contre-indications au traitement hormonal
Mais tous les hommes ne peuvent pas prendre ce traitement car il y a des contre-indications : un cancer de la prostate ou du sein, des problèmes cardiaques, et aussi la polyglobulie, qui est une augmentation du taux de globules rouges dans le sang, car la prise de testostérone peut l’aggraver, augmenter le risque de caillot dans le sang et donc d’accident vasculaire cérébral. "Le désir de paternité est également une contre-indication, m’a dit l’andrologue, car la prise de testostérone diminue la capacité des testicules à produire des spermatozoïdes. On pense également qu’elle peut aggraver les apnées du sommeil".
La prise d’hormones n’est jamais sans risque et nécessite une surveillance régulière pour bien adapter le traitement et être sûr qu’il n’y a pas d’effets secondaires qui pourraient être délétères. Sinon, faire de l’exercice, c’est très bénéfique, tout comme perdre du poids si on a des kilos superflus, car cela aide à limiter la diminution du taux de testostérone.
