Comment parler de la perte de son animal de compagnie ?

Perdre son animal de compagnie entraîne souvent un très grand chagrin. Pourtant, il n'est pas toujours simple d'en parler, au travail, à notre entourage, à des gens qui n'y ont jamais été confrontés. 

Cédric Sapin-Defour est l'auteur d'un livre phénomène, Son odeur après la pluie, vendu à 200.000 exemplaires. Il y trouve notamment les mots pour décrire sa tristesse à la mort de son bouvier bernois après 13 ans à ses côtés.

"On a plutôt tendance à taire l'amour que l'on éprouve pour son animal, reconnaît-il au micro de RTL. Et lorsqu'il meurt, on a du mal, à part entre initiés, à exprimer la profonde tristesse qui est la nôtre".

Si certains hiérarchisent les souffrances que l'on peut traverser dans la vie, cela se réalise souvent aux dépens de qui a perdu son animal de compagnie. "Je ne dis pas que tout doit finir par se valoir, mais on en crève de devoir relativiser l'émotion qui est la nôtre par rapport à ce qui se joue dans le monde. Cela ne veut pas dire que l'on n'a pas conscience des malheurs et des tristesses du monde, ou autour de nous".

Après la perte de son compagnon à quatre pattes, il est, par exemple, fréquent d'entendre des considérations, des injonctions à "en prendre un autre". "C'est la réification, analyse Cédric Sapin-Defour. On a perdu son labrador comme on aurait perdu son sac et on le remplace... Pourquoi devrait-on en permanence classer, rationaliser, pondérer l'émotion qui est la nôtre ?"