"Le début de l'histoire, c'est une impression de très grande normalité chez cette dame", se souvient le Professeur Michel Lejoyeux, chef du service de Psychiatrie et d'Addictologie à l'Hôpital Bichat de Paris dans Symptômes.Une famille épanouie, un emploi stable, aucune misère sociale… Rien chez la patiente qui vient de franchir la porte du psychiatre ne laisse deviner une addiction, et pourtant. Depuis des mois, cette femme d'une quarantaine d'années s'enivre jour et nuit. "À un moment, elle était prise de cette pulsion totalement inexplicable qui la conduisait à s'alcooliser", explique le professeur.
"Elle se voyait, au fond, comme une dame coupable, comme une dame inestimable, non acceptable à cause de ça." Pour trouver la cause de ce comportement destructeur et soigner ce mal qui la ronge, la patiente n'en est pas à sa première consultation. Avant de s'adresser à Michel Lejoyeux, la jeune femme a fait appel à un bon nombre de spécialistes, en vain. La cause de son addiction reste une énigme.
Malgré ce long chemin psychiatrique, la patiente peine à sortir de sa maladie alcoolique. Non seulement elle continue de boire, mais sa consommation s'intensifie de jour en jour. Pour comprendre davantage ce comportement, Michel Lejoyeux se penche sur les antécédents familiaux de la jeune femme.
Le seul élément qu'on retrouve dans sa vie familiale, c'est une maladie alcoolique chez son père
Professeur Michel Lejoyeux
"Le seul élément qu'on retrouve dans sa vie familiale, c'est une maladie alcoolique chez son père, mais aucune violence, aucune maltraitance (…) Les problèmes d'alcool ont un fort déterminisme génétique", précise le professeur en addictologie.
Si la consultation suit son cours, la patiente va néanmoins être interpellée par la procédure du psychiatre. Ça n'est pas sur la cause que Michel Lejoyeux souhaite s'attarder. "Je lui ai dit tout de suite, 'je ne vais pas chercher le pourquoi vous buvez. Je vais travailler avec vous, le comment vous éviter de boire'", rapporte-t-il.
Michel Lejoyeux en est convaincu : il faut d'abord soigner le comportement addictif de sa patiente. Chercher une cause ne ferait que retarder sa guérison et amplifier les dégâts sur sa santé. Pourtant, au fil des séances, un élément de vie de la patiente va finalement refaire surface. Un détail qui pourrait cette fois-ci, en partie expliquer son addiction…
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