"Une rustine sur un pneu crevé" : la mission "État efficace" de Sébastien Lecornu a-t-elle des chances de réussir ?

Sébastien Lecornu veut "regrouper, fusionner et si besoin, supprimer des structures qui font double emploi". Pour cela, il a nommé deux hauts fonctionnaires, un de droite et un de gauche. L'économiste libéral Nicolas Baverez livre son sentiment sur le grand ménage annoncé par le nouveau chef du gouvernement.

Sébastien Lecornu, nouveau Premier ministre.

Crédit : Ludovic MARIN / AFP

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Sébastien Lecornu veut un "État efficace". Le Premier ministre a donc annoncé la suppression de plusieurs structures et délégations interministérielles qui peuvent faire "double emploi". Il a nommé deux hauts fonctionnaires, de droite et de gauche, chargés de se pencher sur le sujet.

Dans un rapport remis en juillet le Sénat a recensé les opérateurs et les agences de l'Etat, soit 434 opérateurs, 317 organismes consultatifs et 1.153 organismes publics nationaux (comme l'Ademe, l'Agence Bio, l'Agence nationale du sport, etc.).

"On a 792 agences (de l'État, elles emploient 575.000 personnes, et elles coûtent 156 milliards. Beaucoup ont été créés alors qu'on n'a pas touché les administrations centrales qu'elles étaient censées remplacer", explique sur Nicolas Baverez, économiste libéral, historien et éditorialiste.

Selon le Sénat, cette mesure permettrait d'économiser 540 millions d'euros sur plusieurs années, quand la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait déclaré fin avril vouloir réaliser 2 à 3 milliards d'euros en supprimant ou fusionnant un tiers des opérateurs. Selon Nicolas Baverez, ce sont "des querelles de chiffres". "Si vous ne traitez pas le problème de fond qui est l'organisation, que ce soit les 500 millions ou les 2 milliards, ce qu'on a fait jusqu'à présent, cela revient à mettre une rustine sur un pneu crevé. Vous avez un petit effet de rabot et vous vous retrouvez très vite avec plus de fonctionnaires, plus de dépenses et un service public qui se dégrade."

Et de conclure : "Vous vous retrouvez très vite avec plus de fonctionnaires, plus de dépenses et un service public qui se dégrade (...) On ne doit réfléchir à la baisse des dépenses qu'en face de la qualité du service. Et contrairement à ce qui est dit, on peut fortement augmenter la qualité des services rendus aux Français en diminuant fortement les dépenses."

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