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Zohran Mamdani et Jean-Luc Mélenchon
Crédit : AFP
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Un outsider qui défie Donald Trump. Zohran Mamdan a élu maire de New York, mardi 4 novembre. Favori dans les sondages, la révélation politique de 34 ans, est qualifié de "communiste" par Donald Trump. Il a émergé notamment grâce à un programme radical, à destination des classes populaires et des jeunes, et un discours résolument pro-palestinien.
Dans son discours de victoire, le premier maire musulman de la plus grande ville des États-Unis a estimé que son élection marquait la victoire de "l'espoir sur la tyrannie" et qu'"en cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière". Il a aussi indiqué que sa victoire peut "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".
Un profil qui trouve écho en France auprès de la France insoumise, à quelques mois des élections municipales au sein de l'Hexagone. "Le fond de sa campagne est extrêmement radical pour les États-Unis puisqu'il porte des sujets de justice fiscale et le gel des loyers. Son programme a été moqué par l'establishment du parti démocrate mais c'est grâce à ça qu'il est monté dans les sondages", observe auprès de l'AFP la députée insoumise Clémence Guetté, responsable du programme de la formation de Jean-Luc Mélenchon.
"On reste sur un schéma extrêmement similaire au nôtre, avec des propositions radicalement concrètes", appuie l'eurodéputée insoumise Manon Aubry, qui a participé la semaine dernière à un événement de campagne de Zohran Mamdani à New York, en faisant du porte-à-porte pour le candidat.
Le côté "outsider" de cet Ougandais de naissance, naturalisé américain en 2018, plaît à LFI. Lors de l'investiture du parti démocrate, son adversaire à la primaire, Andrew Cuomo, a été son principal rival et s'est présenté en candidat indépendant face à lui. Beaucoup de figures de la frange modérée du parti n'ont pas appelé à voter pour Zohran Mamdani.
De quoi conforter les Insoumis dans les parallèles qu'ils dressent avec le maire new-yorkais. Le mouvement reproche encore au reste de la gauche de ne pas avoir soutenu Jean-Luc Mélenchon lors de l'élection présidentielle de 2022. De quoi renforcer également leur volonté de ne pas participer à une primaire en 2027. "C'est la preuve qu'une élection primaire entre des candidats qui ne sont pas d'accord entre eux est vouée à l'échec", assure Manon Aubry.
La France insoumise compare, aussi, le Parti socialiste français, à qui ils reprochent une orientation trop modérée, au parti démocrate américain. Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon se réjouit que Zohran Mamdani appartienne à la petite organisation des Socialistes démocrates d'Amérique (DSA), dans un pays où le terme "socialiste" a une connotation très radicale. "Les DSA sont nos homologues américains, on a des liens avec eux", dit Clémence Guetté.
"Il l'a emporté face à un ponte de 'centre-gauche' soutenu par les chefs locaux du parti démocrate tricheur qui avaient consacré 20 millions de dollars (20 !) pour faire perdre un candidat de gauche radicale aux primaires pour des législatives", écrivait Jean-Luc Mélenchon en juin, au moment de sa victoire lors de la primaire. "Aux États-Unis aussi le 'sorpasso' (que la gauche radicale l'emporte sur le PS tradi) est commencé."
La campagne de Zohran Mamdani est "une leçon pour la gauche aussi en Europe", abonde Manon Aubry sur son site. "Ce n’est pas en diluant le libéralisme économique qu’on parviendra à reconquérir l’électorat mais en offrant une réelle rupture avec le monde politique, économique et médiatique actuel."
Autre point commun que voit Clémence Guetté : "Les campagnes de diffamation qu'il a subies." Les prises de position de Zohran Mamdani sur Israël (qualifié de "régime d'apartheid", ndlr) et la guerre à Gaza (un "génocide", ndlr), lui valent l'hostilité d'une partie de la communauté juive. Les Insoumis sont souvent accusés d'ambiguïté sur la question de l'antisémitisme et dénoncent en retour des attaques politiques et médiatiques visant, selon eux, à discréditer leur défense de la cause palestinienne.
Autre point commun : la manière dont le candidat a fait campagne, avec un usage soutenu des réseaux sociaux et une forte mobilisation militante, ressemble également au modus operandi des troupes LFI.
Si Zohran Mamdani est devenu le maire de la plus grande ville américaine, les Insoumis, eux, ne dirigent que très peu de villes et aucun département ou région. Surtout New York, ville à la population diverse et très à gauche, n'est pas représentative de l'ensemble du pays. Zohran Mamdani a "compris que la question de l'accessibilité financière est essentielle". Mais, "selon toute vraisemblance, l'électorat national n'est pas prêt pour (sa) politique", avançait la semaine dernière à l'AFP Daniel Schlozman, professeur de sciences politiques à l'université américaine Johns Hopkins.
Un parallèle peut aussi être établi avec la situation des Insoumis, forts dans les grandes villes et les banlieues populaires mais dont le message porte beaucoup moins bien dans les zones rurales ou périurbaines. "A la base, Mamdani n'était fort nulle part. On ne peut pas être défaitiste et se dire que ce discours ne touchera jamais le reste des États-Unis", veut croire Manon Aubry.
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