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Un tracteur de la Confédération paysanne contre le Mercosur, le 14 octobre 2025 à Paris
Crédit : Eric Broncard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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La "mort" de l'agriculture en France. Les représentants du monde agricole ont fustigé, ce vendredi le 7 novembre, les propos du président Emmanuel Macron, qui s'est dit "plutôt positif" quant à la possibilité d'accepter l'accord commercial entre l'UE et quatre pays latino-américains du Mercosur. Le président français, qui s'exprimait devant la presse en marge du sommet des chefs d'Etats précédant la COP30 à Belem au Brésil, a aussi affirmé rester "vigilant".
"Nous avons été entendus par la Commission qui non seulement nous a donné une réponse positive sur les clauses de sauvegarde, mais a souhaité aussi apporter des soutiens en particulier au secteur de l'élevage, apporter aussi un renforcement des protections de notre marché intérieur avec un renforcement de notre union douanière", a-t-il ajouté.
Un changement de ton de la part du chef d'État alors qu'il s'était engagé, au Salon de l'agriculture, à ne pas signer cet accord de libre-échange. Ce texte, sur la table depuis des décennies mais signé fin 2024, doit permettre à l'Union européenne d'exporter davantage de voitures, machines, et vins en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. Mais il facilitera aussi l'entrée de bœuf, volaille, sucre, et miel via des droits de douane réduits.
Emmanuel Macron a cité l'obtention par la France de clauses de sauvegarde renforcées censées préserver les produits agricoles européens en cas de brusque hausse des importations ou baisse des prix liées à l'importation de produits latino-américains. Mais pour tous les syndicats sectoriels français, ces clauses ne protègent en rien les produits agricoles d'une distorsion de concurrence liée à des normes environnementales et sanitaires bien moins exigeantes en Amérique du Sud qu'en Europe.
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Les déclarations d'Emmanuel Macron ont été suivies par celles de la ministre française de l'Agriculture, Annie Genevard, pour qui les garanties obtenues par la France pour protéger ses cultivateurs et éleveurs ne sont pas encore suffisantes. "Les lignes rouges de la France sont connues depuis le départ (...) Et aujourd'hui, même s'il y a des avancées, le compte n'y est pas", a-t-elle dit dans un message posté sur X.
Parmi les "lignes rouges" citées par la ministre française de l'Agriculture, figurent l'obtention de clauses de sauvegarde "opérationnelles", mais aussi des "mesures miroirs" garantissant que les produits respectent les mêmes normes, avec des "contrôles renforcés" sur les produits importés.
La prise de position d'Emmanuel Macron a valu un tollé de la part des représentants du monde agricole. Pour le puissant syndicat agricole FNSEA, la position du chef de l'État est "un reniement total". Après avoir affirmé au monde agricole "sa ferme opposition" à cet accord, le président Macron se dit désormais plutôt enclin à l'accepter, depuis le Brésil, "au cœur du territoire de nos concurrents agricoles", a réagi Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, dans un message sur X.
"En choisissant ce moment et ce lieu pour tendre la main au Mercosur, le Président de la République signe sa rupture avec l'agriculture française", prévient-il, dénonçant un "affront". "Nous ne laisserons pas brader notre modèle, nos emplois ni notre souveraineté. Nous serons combatifs, avec le soutien des Français, pour refuser un accord qui sacrifierait notre agriculture sur l'autel d'une mondialisation sans règles", ajoute-t-il.
Véronique Le Floch, présidente de la Coordination rurale, dénonce également: "le Mercosur, c'est la mort de l'agriculture"."Nous faire croire qu'il y aura des gagnants et que la viticulture serait gagnante. Elle va trop mal pour demain pouvoir espérer s'en sortir face à des pays comme ceux de l'Amérique du Sud qui peuvent aussi produire du vin", a-t-elle ajouté.
Emmanuel Macron "décide de sacrifier l'agriculture, il valide un plan social qui ne sera pas qu'agricole, mais ira bien au-delà. Et demain, je ne sais pas qui entretiendra nos territoires", a dit Véronique Le Floch vendredi à l'Agence France-Presse. "Ces clauses de sauvegarde, on n'en veut pas. Il faut sortir de l'agriculture de ces accords de libre-échange. C'est tout". "Il nous a trahi, c'est une honte. Il sacrifie notre agriculture", déplore un éleveur en Moselle, au micro de RTL.
À l'issue d'une rencontre entre le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la présidence brésilienne a indiqué mercredi qu'ils étaient "disposés à signer" l'accord lors du sommet du Mercosur, le 20 décembre à Rio de Janeiro.
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