L’accord sur le Mercosur pourrait être finalisé dans les prochains jours par la Commission européenne, malgré l'opposition ferme de la France. Les agriculteurs français voient cet accord comme une concurrence déloyale. Importer massivement de la viande ou du sucre venus d’Amérique du Sud, produits dans des conditions bien moins strictes qu’en Europe, c’est une menace directe pour certaines filières et principalement le bœuf, le poulet, le sucre et l’éthanol.
C’est pour cela qu’Annie Genevard, la ministre française de l’Agriculture, hausse le ton. Elle accuse Bruxelles de vouloir "passer en force". Et ce n’est pas la première fois que l’exécutif français se sent court-circuité. En décembre dernier, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait déjà profité de la crise politique dans l'Hexagone pour conclure un compromis de principe.
Pour bloquer l’accord, il faut ce qu’on appelle une "minorité de blocage" : au moins 4 pays représentant 35% de la population de l’Union européenne. Selon la ministre, la France n’est plus très loin du compte. Sauf qu’en coulisses, le vent tourne. L’Italie, les Pays-Bas, qui partageaient certaines réticences, semblent désormais plus favorables à l’accord. Avec les tensions commerciales provoquées par Donald Trump, le bras de fer avec la Chine, l’Europe est en quête de croissance. Et cet accord en promet.
Officiellement, Paris continue de dire non. Mais Emmanuel Macron reconnaît quand même que l’accord est "stratégiquement bon". Il réclame un protocole pour protéger nos agriculteurs. Une sorte de filet de sécurité, notamment ce qu’on appelle des "clauses miroirs", pour interdire l’importation de produits faits avec des pesticides bannis chez nous.
Bruxelles planche aussi sur un fonds européen pour compenser les secteurs les plus touchés. La vraie question est politique : la Commission prendra-t-elle le risque d’ignorer le "non" de la France ? Ce serait un précédent très risqué. Si le texte passe en force, les tracteurs pourraient très vite ressortir. Et cette fois, pas seulement sur les routes de France, mais dans toute l’Europe.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte