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Transports publics gratuits : "Une fausse bonne idée", estime Olivier Bost

ÉDITO - Plusieurs candidats aux municipales de 2020 proposent d'instaurer la gratuité des transports pour leurs administrés. Une proposition très coûteuse et pas si intéressante.

Des bus (illustration)
Des bus (illustration)
Transports publics gratuits : "une fausse bonne idée" pour Olivier Bost
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Transports publics gratuits : "une fausse bonne idée" pour Olivier Bost
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L'Edito Politique Olivier Bost
Olivier Bost - édité par Noé Blouin

Rendre les transports publics gratuits, c'est l'une des idées qui émerge dans les programmes des élections municipales de mars 2020. Dans plusieurs villes, la mesure a déjà été prise. Plusieurs maires, sortant ou non, en ont fait une promesse de campagne. 

Mais cela a tout de la fausse bonne idée : rendre les transports gratuits ne produit pas forcément tous les effets recherchés. 29 villes en France, comme Dunkerque, Niort, Aubagne ou Compiègne, ont supprimé les abonnements et les tickets, notamment dans les réseaux de bus. 


C'est une idée qui est plutôt à gauche, jusqu'à LaREM. Le maire de Nantes propose de commencer par les week-ends, Martine Aubry, à Lille, l'a également évoquée, le maire de Montpellier s'y est dit favorable, tout comme les écologistes à Mulhouse et à Rouen. Les candidats En Marche à Béziers et à Metz veulent aussi défendre ce principe.

Un effet contre-intuitif

L'avantage de cette proposition, c'est qu'elle est simple, populaire et dans l'air du temps. Elle doit permettre de réduire la place de la voiture et donc la pollution. Avec les premiers essais, on voit que la fréquentation des bus augmente, c’est ce qui s’est passé à Dunkerque ou à Châteauroux où elle a carrément doublé. Mais attention, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ceux qui remplissent les bus n’ont pas abandonné leur voiture. Ce sont majoritairement des piétons, qui découvrent que c’est pratique.

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En bref, les effets sont positifs, mais ne sont pas forcément ceux qui sont attendus. Comme on dit, c’est "contre-intuitif". De toute façon, rien n’est jamais gratuit par définition. Tout le monde paye pour l’entretien des routes et tout le monde paye pour les transports en commun.

Un coût financier trop élevé

Aujourd’hui, le prix du ticket ou de l’abonnement dans le coût du transport est toujours minoritaire, voir, dans beaucoup de cas, marginal. Mais rendre des transports complètement gratuits, ça veut quand même dire que l’intégralité est financée par les impôts, les contribuables et par les entreprises qui ne sont déjà pas ravies de payer. Dans une petite ville, ce n’est pas un gouffre, mais dans les très grandes villes la gratuité représenterait la perte d'une somme importante. Cela coûterait, par exemple, à Lille 100 millions d’euros par an.

Le risque, c’est de moins investir dans les transports en commun, alors que c’est d’abord ce que demandent les habitants, avoir plus de tramways et de bus… Pour rendre les villes plus vivables, les candidats aux municipales vont devoir trouver d’autres projets, que l’idée trop simple des transports gratuits.

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