"Tous à poil" : la semaine agitée de Jean-François Copé
VIDÉOS - Après avoir vivement critiqué le livre "Tous à poil", Jean-François Copé a été la cible du gouvernement. Retour sur une semaine d'échanges musclés entre gauche et droite.
La théorie du genre et l'éducation des plus jeunes ont été au cœur du débat politique ces derniers jours. Après les propos controversés de Jean-François Copé sur le livre Tous à poil, qui serait selon lui recommandé aux enseignants de primaire et reflèterait un gouvernement "pétri d'idéologie", la classe politique a vivement réagi.
Condamnation à gauche, soutien plus ou moins marqué à droite : retour sur une semaine agitée pour le président de l'UMP.
Dimanche 9 février
Jean-François Copé s'insurge contre un livre intitulé Tous à poil dimanche 9 février, lors du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, et affirme qu'il est "recommandé aux enseignants". "Quand j'ai vu ça, mon sang n'a fait qu'un tour", explique le député-maire de Meaux, brandissant l'ouvrage.
"On ne sait
pas s'il faut sourire, mais comme c'est nos enfants, on n'a pas envie
de sourire", poursuit l'ancien ministre, pour qui "il va falloir qu'à Paris on atterrisse sur ce qui est
en train de se faire dans ce pays".
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Lundi 10 février
Au lendemain du déclenchement de cette polémique par le président de l'UMP, le ministre de l’Éducation riposte. Vincent Peillon appelle à ce que tout le monde "revienne à la raison, à la responsabilité et surtout laisse les enfants tranquilles dans ce temps électoral, et je le demande directement à Jean-François Copé."
Selon le ministère, le livre se trouve sur une liste contenant une centaine d'autres ouvrages ; il est recommandé par une association encourageant la lecture chez les jeunes dans la Drôme et l'Ardèche, reprise par l'académie de Grenoble.
Selon l'auteur, Marc Daniau, le but de cet ouvrage est de livrer un
"regard décomplexé" sur la nudité. "On avait envie de dédramatiser ça et
de dire aux enfants qu'on a tous des zizis, tous des fesses, on est
tous imparfaits. C'est pas grave. L'important c'est d'être bien dans son corps. Mais c'est un livre joyeux", explique-t-il.
Mardi 11 février
La polémique fait au moins un heureux : l'éditeur du livre. Deux jours après la prise de parole du président de l'UMP, l'ouvrage était le 4e le plus acheté sur le site de vente en ligne Amazon. "On a reçu 1.287 commandes des libraires et des sites marchands, soit la quasi totalité des exemplaires que nous avions en stock", explique alors Sylvie Gracia, éditrice aux éditions du Rouergue.
À noter que samedi 15 février, le livre se hisse à la 3e place de ce même classement.
Le même jour, Vincent Peillon charge un peu plus son adversaire, le qualifiant de "porte-parole de groupes extrémistes". Bruno Le Maire, ancien ministre de l'Agriculture, rétorque sur RTL et "regrette le trouble semé par Vincent Peillon et Najat Vallaud-Belkacem" en matière d'éducation.
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Mercredi 12 février
En milieu de semaine c'est au tour de Najat Vallaud-Belkacem de condamner la position du maire de Meaux. Invitée de Jean-Michel Aphatie, la porte-parole du gouvernement se dit "extrêmement choquée" par le comportement de Jean-François Copé.
Et la ministre des Droits des femmes d'ajouter : "Je pense que le prochain coup d'éclat de M. Copé va sans doute consister
à emmener tous les livres qui lui déplaisent dans une brouette pour les
brûler en place publique".
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De son côté, l'UMP vole au secours de son président. La droite accuse l'équipe de Jean-Marc Ayrault de vouloir détourner l'attention, "alors que la Cour des comptes tire le signal d'alarme face au lourd dérapage du déficit public", selon l'analyse de Michèle Tabarot, secrétaire générale du principal parti d'opposition.
Jeudi 13 février
Jean-François Copé persiste et signe. D'après lui, Tous à poil ferait la promotion de la lutte des classe. L'association qui a prescrit ce livre est présidée par Cécile Moulain, ancienne candidate de la Ligue Communiste Révolutionnaire, affirme-t-il.
"Vous comprenez bien que le choix des profils qui ont été déshabillés dans Tous à poil
c’est aussi pour montrer qu’on ne veut plus de la marque d’autorité,
quand on déshabille une maîtresse, un policier, un président directeur
général !", s'exclame le président de l'UMP sur Europe 1.
Ce dernier signera une petite victoire, puisque le livre qu'il dénonce a été retiré du site des ABCD de l'égalité.
