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Emmanuel Macron, le 18 novembre 2025, à Berlin en Allemagne
Crédit : HALIL SAGIRKAYA / ANADOLU / Anadolu via AFP
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Répondre à "l'envie d'engagement" de la jeunesse. Invité exceptionnel de RTL ce mardi 25 novembre, Emmanuel Macron a confirmé "la transformation du service national universel vers une nouvelle forme". Sans donner plus de détails, le président de la République a indiqué la nécessité de définir un "nouveau cadre pour servir au sein de nos armées". "Il est très clair que nous devons renforcer le pacte armée-Nation", a-t-il ajouté.
Selon des sources concordantes, Emmanuel Macron devrait donc annoncer jeudi 27 novembre l'instauration d'un service militaire volontaire. 2.000 à 3.000 personnes seraient concernées la première année. Puis, ce service militaire connaîtrait une "montée en puissance" avec un objectif à terme de 50.000 volontaires par an. Selon La Tribune Dimanche, la durée envisagée serait de dix mois et l'engagement serait rémunéré à hauteur de plusieurs centaines d'euros.
En France, le service militaire obligatoire a été suspendu en 1997 par Jacques Chirac. Un après son élection à l'Élysée, le 22 février 1996, le président de la République avait alors annoncé : "Nous n'avons plus besoin d'appelés, de gens faisant leur service militaire. Et donc dans six ans, il n'y en aura plus". Le chef de l'État avait alors proposé un service civil qui a pris la forme d'une seule journée, la Journée d'appel de préparation à la défense (JAPD), obligatoire.
Le service militaire est un héritage de la Révolution de 1789. Le 5 septembre 1798, la loi Jourdan-Delbrel introduit la conscription "universelle et obligatoire". Tous les Français âgés entre 20 et 25 ans sont alors concernés, souligne le site Vie-publique.fr. Il sera supprimé au moment de la Restauration, puis réintroduit en 1818. Cette fois, sa forme évolue pour aboutir à un service de six ans. Les modalités de désignation sont alors basées sur le tirage au sort ou sur le remplacement.
Comme l'indique La Croix dans une chronologie retraçant l'histoire du service militaire, la conscription a été rétablie en 1946 après une suspension en 1940. Initialement d'une durée de douze mois, il sera allongé jusqu'à dix-huit mois quatre ans plus tard. La guerre d'Algérie verra la mobilisation d'1,5 million de Français et concernera la génération née entre 1935 et 1942. il s'agit du dernier conflit armé à réquisitionner des appelés.
Trois ans après la fin de la guerre d'Algérie, en 1965, la loi Messmer modifie le service militaire, qui devient un "service national". Les appelés peuvent alors effectuer un service de défense, d'aide technique ou alors de coopération. À noter aussi que le statut d'objecteur de conscience, introduit en 1963, ne sera réellement reconnu qu'à partir de 1983.
De 1970 à 1992, ce service national sera modifié à plusieurs reprises : sa durée sera raccourci à douze, puis à dix mois. un report devient possible jusqu'à 22 ans et le service civile ou encore le service en entreprise à l'étranger sont créés. En 1996, lorsque Jacques Chirac annonce la fin programmée du service national, le président souhaite faire des économies avant l'arrivée de l'euro en 2002, explique Le Parisien.
Le service militaire qu'il prenne la forme d'un service national ou pour les jeunes est revenu à de nombreuses reprises dans le débat politique. Lors de la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron alors candidat proposait le rétablissement du service national obligatoire. Un an plus tard, désormais président de la République, il annoncera la création d'un service national universel mixant à la fois le service civique et le service militaire, mixte et ouvert aux jeunes âgés entre 15 et 17 ans.
Dans les faits, le SNU d'Emmanuel Macron et porté par Gabriel Attal ne rencontrera pas le succès espéré. Expérimenté par 3.000 jeunes dans dix départements, le service national universel connaîtra 35.700 inscrits à l’automne 2024. Soit moitié moins que l’objectif fixé, rappelle Public Sénat. La question de sa généralisation restera en suspend.
En octobre 2023, un rapport parlementaire piloté par le député écologiste Jean-Claude Raux, faisait état "de débuts chaotiques" concernant le lancement du SNU.
"En dépit du caractère laborieux de la mise en œuvre du SNU, les séjours de cohésion peuvent se targuer de certaines réussites", nuançait le rapport du député Raux, avec "un taux de satisfaction élevé chez les participants", particulièrement pour les "activités physiques et sportives". Mais les participants sont "volontaires" et les "cohortes peu nombreuses", donc "peu représentatives", pouvait-on lire.
Le SNU a aussi été victime de la dissolution de 2024, Gabriel Attal avait lancé un projet de généralisation pour la rentrée 2026, mais sans majorité à l'Assemblée, le projet a été mis en pause. Face aux nombreuses critiques et aux résultats nuancés du SNU, Emmanuel Macron avait alors indiqué en mars 2025 sa volonté d'engager "une grande refonte".
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