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"J'aime les gens, j'aime rendre service et j'aime entreprendre" : à 80 ans, ces maires n'ont absolument pas l'intention de raccrocher

À quatre mois des municipales, certains édiles dépassant les 80 ans n’ont aucune intention d’abandonner leur écharpe. RTL est allé à la rencontre de trois maires de Charente décidés à continuer.

À quatre mois des municipales du 15 mars, certains édiles dépassant les 80 ans n’ont aucune intention d’abandonner leur écharpe. (illustration)

Crédit : AFP

Municipales : à plus de 80 ans, ces maires qui rempilent pour un nouveau mandat

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Dans quatre mois quasiment jour pour jour auront lieu les prochaines élections municipales. Et selon l’Association des Maires de France, 30% des plus 75 ans décident de s'y représenter. C'est le cas de Michel Fougère. À bientôt 83 ans, il n’a rien perdu de sa motivation. “J’aime les gens, j’aime rendre service et j’aime entreprendre”, confie l’ancien ingénieur, toujours en costume. Depuis 2008, il dirige le village de Criteuil-la-Madeleine, 400 habitants. En 18 ans de mandat, sa principale fierté reste l’ouverture d’un café-restaurant face à la mairie. “C’est le seul commerce qu’on a ici, avec l’école”, précise-t-il.

Dans ce village, Monsieur le Maire est une figure. Il se rend souvent dans l’établissement, et les habitants le connaissent bien. Mais 83 ans, n’est-ce pas un peu vieux pour rempiler ? “Moi ça fait 13 ans que je suis là, je ne l’ai jamais vu fatigué ou malade. Bon, après, il faut peut-être laisser la place aux plus jeunes, mais il a la pêche”, sourit une habitante.

Une énergie intacte, et un dernier combat à mener : sauver l’école du village, menacée de fermeture. “J’utiliserai tous les moyens, à la direction de l’académie ce sera un gros combat”, promet Michel Fougère.

Marie-Jeanne Vian, octogénaire et passionnée

À quelques kilomètres, Marie-Jeanne Vian fait partie de ces élus de plus de 80 ans qui n’envisagent pas une seconde d’arrêter. Ancienne directrice d’association culturelle, elle refuse l’idée que la fonction serait “difficile”. “Pour moi, ce n’est pas un boulot. Souvent, j’ai entendu : ‘C’est dur de faire un budget.’ Mais moi ça ne me pose aucun problème. Dans mon ancien métier, j’avais aussi des budgets à gérer qui étaient peut-être plus importants que ceux de la mairie.”

Être maire, c’est fabriquer un budget, présider des réunions… et y consacrer du temps : selon une étude, les édiles passent en moyenne 32 heures par semaine pour leur commune. Rempiler pour six ans de plus est souvent un choix de couple. Son mari confirme : “Avec ma femme on a fait toute notre vie ensemble, on a les mêmes pensées, les mêmes goûts. Quand j’ai dit que je repartais, ma femme était heureuse. Si je suis heureux, elle est heureuse.”

Un manque de candidats et une fonction plus ingrate

Pourquoi tant de maires renoncent-ils à se représenter ? La question a été posée à Jean-Michel Bolvin, président de l’Association des maires de Charente. “Les rapports entre le maire et ses concitoyens ont complètement changé. Les concitoyens sont souvent aigris : le trottoir qui ne va pas, la lumière qui s’éteint quand on sort du cinéma. Ils sortent du conseil municipal et n’ont pas envie de ruiner leur vie de famille pour ça.”

Selon l’AMF, plus d’un maire sur trois estime que son mandat a eu un impact négatif sur sa vie personnelle. Pourtant, pour certains, être maire reste un prestige qu’ils n’abandonneraient pour rien au monde. À 79 ans, un autre élu charentais a d’ores et déjà annoncé qu’il briguerait un septième mandat consécutif.

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