Difficile de savoir quand sera connue la nouvelle équipe gouvernementale. Seule certitude à l'heure actuelle ? Édouard Philippe ne sera "finalement" pas présent ce mardi matin, à 11 heures, à la réunion du groupe REM à l’Assemblée nationale. C’est Gilles Le Gendre, le chef de file des députés marcheurs, qui l’a annoncé hier après-midi par e-mail. "Nous sommes dans l’attente d’une décision éventuelle concernant une déclaration de politique générale" du Premier Ministre "à la suite du remaniement", a-t-il encore précisé.
Plus incertaines encore, la ou les séances de questions au gouvernement prévue ce mardi et mercredi. Bref, personne, hier, dans la majorité, n’était capable de proposer autre chose que des pronostics au doigt mouillé sur le moment auquel sera annoncé ce remaniement. Ni même d’affirmer si le principe, à forte valeur symbolique, d’une démission - puis renomination du chef du gouvernement, suivie d’un discours de politique générale devant les députés, était acté.
Certains croyaient seulement savoir qu’Édouard Philippe ne raffole pas de l’idée. C’est Emmanuel Macron qui pousserait au contraire pour que son Premier Ministre s’exprime - et rapidement, histoire de marquer le coup, sans trop interférer avec l’intervention prochaine du chef de l’État.
Du coup, on imagine que même dans les rangs de la majorité on n’en savait pas beaucoup plus sur le remaniement en lui-même. Une chose m’a cependant été affirmée et confirmée. Dans la sphère politique d’Édouard Philippe et autour de son ancien mentor Alain Juppé notamment, on plaide depuis plusieurs jours pour passer je cite "d’un gouvernement En Marche-MoDEM à un gouvernement qui aille des socio-démocrates au centre-droit".
Une sorte d’élargissement du spectre à tous les "modérés" de droite et de gauche, mais surtout à tous les pro-européens. Même Richard Ferrand, désormais président de l’Assemblée nationale, aurait plaidé en ce sens auprès du chef de l’État. Objectif, bien sûr : rassembler dans la perspective de "listes politiques globales" aux Européennes et aux Municipales.
Il n’a pas voulu me répondre m'assurant "ne pas être demandeur". Pourtant, l’ancien ministre des Transports, Dominique Bussereau, en rupture avec Les Républicains, aurait été approché pour le ministère de la Cohésion des Territoires. Si et seulement si Jacques Mézard, l’actuel ministre qui a aussi mauvaise presse à Matignon qu’il a la cote à l’Elysée, sortait du gouvernement...