Calme mais déterminé, le gouvernement n'a montré ni arrogance ni mépris alors que plus d'un million de Français manifestaient dans la rue contre la réforme des retraites. L'exécutif a préféré jouer la discrétion. Les ministres en conviennent tous : il y avait du monde dans la rue et pas seulement les militants habituels.
Certains ont même été surpris par l'ampleur de la mobilisation, ils n'y croyaient pas. Mais, les ministres arrêtent là leurs concessions aux syndicats. Ils retrouvent alors leurs réflexes de prudence. Emmanuel Macron tient sa ligne : "La réforme est juste et responsable", répète-t-il. Le chef de l'État rappelle aussi qu'il a été élu avec les retraites dans son programme. Le bras de fer ne fait donc que commencer.
Les questions sont nombreuses. "Le mouvement va-t-il durer ou s'essouffler ?", se demandent des ministres. Les syndicats vont-ils rester unis ? À l'Assemblée, les débats seront-ils possibles ? Avec ce projet désormais tout ficelé, certains au gouvernement se demandent même ce qu'ils pourraient lâcher s'il fallait faire des concessions. Aucun ministre ne s'aventure donc à prédire ce qu'il va se passer.