Édouard Philippe a mis en garde contre un recours excessif au référendum en évoquant le risque de le faire "sur tout et n'importe comment", dans une "compétition" avec le Parlement. Invité de La grande explication, le Premier ministre, face à 10 Français, a redit son opposition au "RIC", le référendum d'initiative citoyenne réclamé par nombre de "gilets jaunes", jugeant toutefois que le référendum est "un bon instrument".
"Laisser entendre qu'on pourrait faire sur tout et n'importe comment des référendums, je crois que ce n'est pas la forme de démocratie représentative à laquelle personnellement j'aspire et qui a toujours guidé les rédacteurs de la Ve République", a-t-il plaidé.
La Constitution interdit actuellement par exemple de faire un référendum sur plusieurs domaines, dont la politique pénale et par exemple la peine de mort, a-t-il souligné. "Si on avait eu le RIC, est-ce qu'on aurait fait l'abolition de la peine de mort ? Est-ce qu'on aurait eu des avancées qui parfois ont un peu bousculé la majorité de l'opinion publique à un moment", a poursuivi le Premier ministre.
Si on avait eu le RIC, est-ce qu'on aurait fait l'abolition de la peine de mort ?
Édouard Philippe
ÉdouardPhilippe a rappelé le mauvais souvenir du référendum sur le traité européen de 2005, où malgré le "non" des Français, le texte avait été ratifié plus tard par le Parlement.
"Quand vous mettez en compétition les façons d'exprimer la volonté du peuple, vous aboutissez parfois à ce genre de choses", a-t-il plaidé.
Le chef du gouvernement a redit qu'il était en revanche ouvert à l'idée d'élargir les critères pour organiser un référendum d'initiative partagée (RIP), actuellement possible dans la Constitution avec 10% du corps électoral (environ 4,5 millions de personnes) et 20% des parlementaires.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.