À 68 jours du premier tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron tente d'entretenir le mystère. Il a expliqué, mardi 1er février, que le moment de sa candidature, qui ne fait aucun doute, n'était pas encore venu.
"J'ai d'abord l'obsession que la phase aiguë de l'épidémie (de Covid-19) et le pic de la crise géopolitique actuelle soient derrière nous", a affirmé le président dans une interview à La Voix du Nord. "Je ne peux pas raisonnablement expliquer aux Français que je vais m'adonner à ce temps démocratique important, alors que je leur ai dit que je serai président jusqu'au bout et que nous avons une crise à la frontière ukrainienne qui menace notre sécurité collective."
Pour le chef de l'État, l'exercice est délicat : s'il se déclare trop tôt, il se verra reprocher de confondre les rôles. Le président des Républicains (LR) Christian Jacob l'a accusé, fin janvier, de faire campagne "avec les moyens de l'État", une situation "pas loin du détournement de fonds publics". Mais s'il attend trop longtemps, il prend le risque d'entrer tardivement dans l'arène et de se voir accuser par les oppositions d'avancer masqué.
Son entourage évoque une "fenêtre de tir entre le 10 et le 20 février", à condition que "la question sanitaire soit passée et qu'on ne soit ni dans une crise internationale, ni en pleine séquence européenne". Ces 40 dernières années, les déclarations de candidature de président sortant varient de 70 jours (Jacques Chirac en 2002) avant le premier tour à seulement 33 jours (François Mitterrand en 1988).
En attendant, le favori des sondages avec environ 25 % des intentions de vote au premier tour arrive largement en tête des parrainages d'élus avec 105 à son compteur, selon une première liste mis en ligne mardi par le Conseil Constitutionnel.
Il devance la socialiste Anne Hidalgo (48), la candidate LR Valérie Pécresse (34) et le communiste Fabien Roussel (30). Derrière, l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon et le candidat de droite Éric Zemmour en recueillent tous deux 14, tandis que l'écologiste Yannick Jadot en a 11 et la dirigeante du Rassemblement national Marine Le Pen 2.
Les candidats ont jusqu'au vendredi 4 mars à 18 heures pour réunir les 500 parrainages nécessaires à leur participation au scrutin.
En parallèle, les élus macronistes se sont mis en ordre de marche. Après le lancement du site de campagne avecvous2022.fr la semaine dernière, plusieurs élus de la majorité présidentielle ont affiché sur les réseaux sociaux leur parrainage, souvent avec des hashtags comme #avecvous ou #Macron2022.
Le patron de La République en Marche, Stanislas Guerini, est également dans les starting-blocks. Il a souhaité, mardi, sur LCI une campagne "qui ne soit pas contre les autres" et qui "propose un projet positif pour le pays". Ce qu'il "ne voit pas du tout aujourd'hui dans le débat public".
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.