Pour Gattaz, le programme de Hamon est "absurde", "idéologue" et "irréaliste"
Le patron du Medef s'est même dit "angoissé" devant le plan présenté par le candidat socialiste, numéro un du premier tour de la primaire de la gauche.

"Absurde", "idéologue", "irréaliste"... tels sont les adjectifs qu'a utilisé Pierre Gattaz le 24 janvier afin de qualifier le programme de Benoît Hamon, candidat socialiste à la primaire de la gauche, et grand gagnant du premier tour du 22 janvier dernier. Alors qu'il était invité de l'émission L'épreuve de vérité sur Public Sénat, le patron du Medef a en effet déclaré quant au programme de l'ancien ministre de l'Éducation : "je le range dans la catégorie des programmes absurdes et idéologues", ajoutant même qu'il se trouvait "angoissé" devant un tel plan "irréaliste".
"Le constat qu'il fait c'est qu'il n'y a plus de croissance et plus d'emploi. C'est faux," a poursuivi le président du Medef. "La croissance, il faut aller la chercher. Il veut tout taxer [jusqu'aux] robots... Il veut enlever les 40 milliards du pacte de responsabilité, je ne sais pas comment il va faire", a constaté Pierre Gattaz. Se calquant notamment sur la ligne de l'organisation qu'il préside, l'industriel français a affirmé que le programme de Benoît Hamon traduisait en réalité "une économie totalement administrée". Et de tacler l'ancien ministre de François Hollande : "Idéalement, pour Monsieur Hamon, sans entreprises, ce serait mieux", accusant par la même occasion le candidat de vouloir "dépenser et taxer encore plus".
Encore et toujours le revenu universel
L'une des mesures du candidat que critique grandement Pierre Gattaz est le revenu universel d'existence, largement décrié de surcroît par la droite et notamment le candidat LR François Fillon. "Tout salaire mérite travail", a ainsi affirmé le président du Médef, qui ne s'est toutefois pas dit hostile au revenu décent proposé par Manuel Valls, concurrent de Benoît Hamon pour le second tour de la primaire de la gauche. Mais attention, pour l'industriel, ce revenu décent ne peut être que "bordé et temporaire", afin que le citoyen qui le souhaite puisse "se former, retrouver un travail".
Réunions en chaîne avant le 22 avril
Pierre Gattaz n'a pas non plus caché que pour l'instant, selon lui, François Fillon était le candidat au programme "le plus détaillé, et le plus pragmatique", parmi ceux en campagne. Soulignant par la même occasion qu'il attendait beaucoup d'Emmanuel Macron. "Je ne vois pas grand chose de sa part", a-t-il regretté. "Je vois quelques phrases, quelques bribes de propositions, mais je ne vois pas de programme complet ni de cohérence", a-t-il ajouté.
Le Medef recevra dès la mi-mars la dizaine de "candidats majeurs" à la présidentielle, et ce jusqu'au 15 avril. "Ces dates seront définitivement arrêtées dans les prochains jours", a précisé le patron des patrons. L'idée de ces réunions étant de "questionner" mais aussi de "démonter" les programmes économiques des différents prétendants à l'Élysée.
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