Quotidien, Mediapart, Rue89, Charlie Hebdo, Buzzfeed, Les Jours, Explicite, StreetPress, Bondy Blog, plusieurs journalistes étrangers... la liste rouge du Front national est longue en ce jour de résultats à l'élection présidentielle. Le parti présent au second tour a interdit d'accréditations de nombreux journalistes ou a préféré laisser des demandes sans réponse. Le prétexte ? "Un manque de place", se justifie le Front national.
Alain Vizier, directeur de la communication du parti, affirme dans des propos rapportés sur Twitter par un journaliste du Monde que la salle réservée pour la soirée ne dispose "que de 300 places" pour "600 demandes". Les journalistes accrédités sont alors sélectionnés "en fonction de l'audience", jure-t-il, selon Le Monde.
"À quand une réaction collective ?", s'insurge sur Twitter Marine Turchi, journaliste à Mediapart, l'un des titres de presse boycotté par le Front national. L'appel de la journaliste a été entendu, notamment par les internautes qui commentent l'information sur le réseaux social. Ces derniers appellent à voter contre Marine Le Pen, la candidate qui entrave la liberté de la presse.
"Par solidarité pour nos confrères, la rédaction de Libération, qui ne sait pas à l’heure où nous écrivons ces lignes si elle est touchée par cette mesure, a décidé de ne pas se rendre à la soirée organisée par le parti d’extrême droite", peut-on également lire dans un éditorial publié sur le site du journal. "Ces mesures anti-démocratiques et contraires à la liberté d’informer doivent cesser, comme l’intimidation des journalistes dans les meetings".
Le mouvement a été rejoint par Les Inrocks. L'hebdomadaire culturel a publié via son compte Twitter un message de soutien et de solidarité à la presse française.
Pour ses vœux de début d'année 2017, Marine Le Pen avait affirmé : "Sans liberté de la presse, pas de liberté d'opinion, pas de liberté d'expression, en un mot : pas de démocratie".