Pourquoi la Fête de l'Huma est un temps fort de la rentrée politique ?

"Négocier avec le Rassemblement national, avec l'extrême droite, nous appelons ça collaborer". Fabien Roussel a dénoncé la politique d'Emmanuel Macron et la nomination de Michel Barnier en tant que premier ministre, lors de la Fête de l'Huma le 15 septembre dernier. 

Cet événement marque la fin de la saison des festivals, mais il lance surtout la rentrée politique. Parmi les invités de cette édition, il y avait, entre autres, Fabien Roussel, Jean-Luc Mélenchon, François Ruffin mais aussi l'ancien premier ministre Dominique de Villepin.  

Comment l'idée de la Fête de l'Huma est-elle née ? "L'ancien directeur de L'Humanité, Marcel Cachin a est à l'origine en 1930", explique Emilio Meslet, journaliste politique au sein du quotidien. "Nous sommes un journal particulier, L'Humanité a toujours été un journal à part, et donc un journal compliqué à réaliser dans un monde où l'univers médiatique est tenu par des industriels. C'est un journal qui a toujours eu des difficultés financières, et donc c'est avec cet objectif-là que Marcel Cachin a voulu créer la Fête de l'Humanité, à la fois pour développer la diffusion du journal, pour financer le journal et aussi donner davantage de place, mettre en avant les luttes sociales". 

Une fête organisée dans une économie contrainte

Cette année, des artistes comme Louis Attaque, MC Solaar, Santa, Jain, mais aussi Calogero et Shaka Ponk se sont produits sur scène. En 1970, les Pink Floyd ont aussi tenu un concert. Tout comme quelques années plus tard, The Who, James Brown, Patti Smith, Renaud et Johnny Hallyday. 

Faut-il adhérer aux idées de L'Humanité pour se produire à la Fête de l'Huma ? "La Fête de l'Huma a pour vocation d'accueillir tous les artistes populaires (...) Mais cela se fait dans une économie contrainte. La Fête de l'Huma doit rester accessible au plus grand nombre, avec un prix volontairement bas, pour que ce soit à la fois festif et populaire. Cela nous contraint aussi dans le choix des artistes, parce qu'aujourd'hui on vit dans un monde culturel où les prétentions financières des artistes ont augmenté. C'est plus compliqué aujourd'hui de faire venir des artistes. Certains, d'ailleurs, diminuent leur cachet pour venir à la Fête de l'Humanité parce qu'ils savent que c'est une fête aussi en soutien à un journal et aussi parce qu'ils partagent les mêmes valeurs que nous", explique le journaliste. 

Des invités politiques de tous bords

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17/09/2024 à 16:06 - 15m07s

Après avoir reçu Gabriel Attal et Edouard Philippe, c'est au tour de Dominique de Villepin d'intégrer la liste des invités. L'ancien premier ministre sous Jacques Chirac a été ovationné par les spectateurs, notamment pour ses prises de positions en faveur de la nomination d'un premier ministre issu des rangs du Nouveau Front Populaire. 

Pourquoi avoir choisi de l'inviter ? "Cela fait plusieurs mois qu'on lui court après notamment depuis le 7 octobre. Dominique de Villepin refuse tout entretien à la presse écrite parce qu'il ne veut pas être hors tempo. À partir du moment où, en diplomatie on parle, 24 heures après le propos est peut-être déjà périmé (...) Si on m'avait dit un jour que l'homme du CPE se ferait applaudir et ovationner à la Fête de l'Humanité, je n'aurais jamais cru. Et effectivement, c'est ce qui s'est passé", nous raconte Emilio Meslet.

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