Leur affrontement dans les médias avait causé une fracture au sein de la majorité sur le port du voile. Aurélien Taché, avait critiqué Jean-Michel Blanquer pour avoir considéré que le voile n'était pas "souhaitable" chez les accompagnantes scolaires. Une sortie qui a provoqué la colère du ministre de l'Education. Finalement, le député La République En Marche s'est excusé, mardi 22 octobre, lors d'une rencontre au siège du parti présidentiel.
Des excuses bienvenues, d'autant plus qu'Emmanuel Macron avait confié, selon des propos rapportés par Le Canard Enchaîné : "Il faut se calmer. Un député de la majorité ne doit pas insulter un ministre et un ministre ne doit pas demander des sanctions contre un député". Stanislas Guerini, le délégué général de LaREM a organisé cette réunion visant à calmer les esprits. "Aurélien Taché a précisé qu'il avait voulu alerter contre le risque d'instrumentalisation des propos de Jean-Michel Blanquer par des responsables politiques qui ne partagent pas les valeurs de la République en Marche, et en aucun cas le mettre en cause lui".
Le mouvement présidentiel a indiqué dans un communiqué transmis à l'AFP que le député du Val d'Oise "regrette sincèrement que cela ait pu être compris ainsi et s'en excuse auprès du ministre".
Le Premier ministre et le président de la République ont toutefois depuis exprimé leur attachement à ne pas modifier la loi qui ne prohibe pas le port d'insignes religieux pour les accompagnants scolaires. Jean-Michel Blanquer avait considéré que le port du voile n'était "pas souhaitable dans notre société", en plein débat sur le port de signes religieux ostentatoires par les accompagnants lors de sorties scolaires. Le député du Val-d'Oise avait alors estimé que "les propos du ministre amènent de la confusion" et déploré que le Rassemblement national puisse "récupérer les mots de Jean-Michel Blanquer".
Le propos avait courroucé le ministre qui s'en était ému lors d'un bureau exécutif de LaREM la semaine dernière, conduisant Stanislas Guerini à saisir la "cellule médiation" du mouvement. "La rencontre d'aujourd'hui clôt la médiation et le débat de forme", a indiqué l'entourage du patron de LaREM, selon qui "la rencontre s'est très bien passée".
Le délégué général du parti a d'ailleurs joué les médiateurs, selon Le Canard Enchaîné. Face à Jean-Michel Blanquer, il a reconnu que "les propos d'Aurélien étaient hors jeu. Il serait normal qu'il te présente des excuses", tout en sermonnant le député. "Tu as des responsabilités au sein du mouvement, il serait normal que tu présentes des excuses à Blanquer, parce que tu as déconné sur la forme. Mais sur le fond, tes idées seront les bienvenues dans le débat que nous aurons en interne", a-t-il ajouté.
Issu de l'aile gauche du parti, Aurélien Taché est réputé pour ses prises de position parfois iconoclastes, notamment sur la laïcité. En mars dernier, il avait ainsi provoqué des remous avec des propos controversés, paraissant comparer voile islamique et serre-tête.