Pierre Moscovici malmené par les eurodéputés. L'ancien patron de Bercy, nommé Commissaire européen aux affaires économiques, a passé un très mauvais moment, jeudi 2 octobre, à Bruxelles.
Présent devant les députés du Parlement, qui ont le pouvoir d'empêcher une nomination, Pierre Moscovici a dû s'expliquer à de nombreuses reprises sur la politique menée par le gouvernement français, jusqu'à son départ du ministère de l'Économie. "Votre nomination suscite un malaise dans cette assemblée. Personne ici ne peut comprendre que le portefeuille auquel vous avez été nommé soit celui dans lequel vous avez échoué dans votre pays", lui a ainsi asséné l'eurodéputé UMP Alain Lamassoure.
L'ancien ministre a tenté de se justifier tant bien que mal, notamment sur son vote de confiance au gouvernement Valls II, alors que celui-ci a annoncé ne pas pouvoir réduire les déficits dans le temps prévu initialement.
"Ça ne veut pas dire que je cautionne tout ce que peut dire le Premier ministre. Il y a des points sur lesquels je peux avoir mes nuances, a concédé Pierre Moscovici. Un vote de confiance, c’est une appréciation globale. Ça ne veut pas dire qu’un député approuve la totalité de la politique. Il y a un vote auquel je ne participerai pas, et même des travaux auxquels je ne participerai pas, ce sont ceux sur la loi de finances, parce que là je serai sur un conflit déontologique".
Résultat : l'ex-ministre devra se plier à un écrit de rattrapage d'ici le début de la semaine prochaine. Mardi, c'est le candidat anglais qui s'est vu appliquer la même sanction. Il y a cinq ans, un Italien avait dû renoncer à son poste après avoir déclaré que "l'homosexualité est un péché". Lui n'avait pas eu de seconde chance.
Mais Pierre Moscovici, "le braconnier qui veut être garde-chasse", comme l'a décrit une député libérale, devrait être sauvé par un accord entre la droite et la gauche. Sa situation n'en sera pas moins compliquée, lorsque ses fonctions l'amèneront, entres autres, à proposer des sanctions contre les États membres qui ne respectent pas les règles.
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