Le conseil exécutif corse a alerté dimanche dans un communiqué sur "les indispensables leçons à tirer" de la violente tempête qui a causé la mort de cinq personnes en Corse jeudi matin. Invité ce lundi 22 août sur RTL, Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, assure qu'on "est passé à coté d'une catastrophe d'une ampleur sans précédent".
"Pendant trois jours, ça a été le temps de la solidarité, de la compassion, maintenant doit venir le moment de l'analyse, l'analyse sur les procédures d'alerte et sur le fond, sur les enjeux du dérèglement climatique", selon lui. Au centre des questions, l'alerte météo a-t-elle été déclenchée trop tard ? "Ces questions, je les pose sans mettre la faute sur Météo France. Météo France est un établissement public de l'État. Est-ce que des bornes en mer, d'analyse de la puissance des vents, auraient permis d'alerter un peu plus ?", demande notamment Gilles Simeoni.
"Je pense qu'il faut revisiter ces dispositifs de protection", poursuit-il précisant qu'il "y a deux radars en Corse. Les données sur les vents ne sont pas traitées en temps réel. Il y a eu des coupes budgétaires". En France métropolitaine, un système d'alerte des populations permet d'envoyer des notifications sur les téléphones portables. "Le dispositif qui s'appelle FR-Alert, prévoit de généraliser les alertes face à des risques Météo. Mais il faut savoir qu'en Corse, il y a des zones qui ne sont pas couvertes par les opérateurs téléphoniques", déplore-t-il.
"On a un réseau électrique qui reste vétuste et là aussi on a eu des coupures d'électricité de plusieurs heures", explique Gilles Simeoni. En profondeur, il faudra revoir notre aménagement du territoire, comme arrêter de planter des pins près des campings. "Ce qui est en train de se passer, toutes ces conséquences du réchauffement climatique, nous imposent de repenser toutes nos politiques publiques. Je pense que la Corse doit se positionner comme un territoire innovant en la matière", affirme-t-il.