Olivier Faure, l'indéboulonnable, chargé de mettre le PS en orbite pour la présidentielle de 2027

"Il ne faut jamais sous-estimer ses adversaires. Olivier Faure, toujours sous-estimé, toujours gagnant". C'est la "petite leçon politique" tirée par le député Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy sur LCI ce vendredi 6 juin. 

En effet, le premier secrétaire du Parti socialiste a été réélu, sur le fil, avec 50,9% des suffrages exprimés. Critiqué en interne, faisant face à une coalition contre lui, menée par son adversaire Nicolas Mayer-Rossignol, Olivier Faure a néanmoins réussi à éviter une guerre fratricide au sein du Parti socialiste. 

Ce maintien à la tête du PS, Olivier Faure le doit principalement à un revirement stratégique. Artisan de la Nupes et d'un accord électoral avec la France insoumise en 2022, puis du Nouveau Front Populaire en 2024, le premier secrétaire du Parti socialiste a depuis pris ses distances avec Jean-Luc Mélenchon.

La préparation d'une candidature socialiste pour 2027

"Durant ce congrès, il y avait une dynamique et une logique qui prévoyait la défaite d'Olivier Faure, observe un député insoumis. Il a tout simplement pris la ligne de ses opposants", en ne fermant pas la porte à une candidature socialiste à l'élection présidentielle de 2027. Et par conséquent, en actant une rupture avec le leader insoumis.

Ainsi, la principale mission d'Olivier Faure, à la tête du PS depuis 2018, sera de mettre en orbite un candidat socialiste dans la course à l'Élysée. "Aucun socialiste ne veut faire la campagne présidentielle derrière Jean-Luc Mélenchon", déclarait la maire socialiste de Nantes Johanna Rolland et proche d'Olivier Faure. Une mission complexe pour ce parti qui ne compte plus que 40.000 adhérents et dont la candidate Anne Hidalgo avait obtenu 1,7% des voix en 2022.

Avec ou sans LFI ?

Première étape clé : les élections municipales de 2026. "C'est l'échéance qui fera office de juge de paix", prédit un sénateur socialiste. 

Et, déjà, la question d'une alliance ou non avec La France insoumise se pose. "Il n'y a aucun accord global qui est aujourd'hui possible", a répondu Johanna Rolland mais "au cas par cas, sur un certain nombre soit de circonscriptions, soit de municipales, si le Rassemblement national risque de l'emporter, oui, il y aura une discussion collective", a déclaré la première secrétaire adjointe du PS sur Public Sénat. 

"Olivier Faure se démarque de Jean-Luc Mélenchon, mais pas de La France insoumise, alors que le NFP est caduc et qu'il faut reconstruire quelque chose sans La France insoumise", déplore un membre du camp adversaire. Mais cette déclaration de la maire de Nantes constitue une première main tendue en direction de Nicolas Mayer-Rossignol qui a martelé la nécessité pour le PS de faire barrage à l'extrême droite aux élections municipales.

Discussions et négociations à venir

La réélection d'Olivier Faure avec une faible majorité ouvre une période de négociations en interne avec ses adversaires politiques. À commencer par Nicolas Mayer-Rossignol, mais aussi Boris Vallaud, troisième homme du scrutin qui a indiqué voter pour Olivier Faure, "à titre personnel". 

Dans le camp d'Olivier Faure, cité par nos confrères de l'AFP, on se dit ouvert à travailler avec "les amis de Boris Vallaud et les amis de Nicolas Mayer-Rossignol", mais "sur la base de la ligne qui a gagné le congrès". Les discussions se poursuivront, jusqu'au 1er juillet, date à laquelle le secrétariat national exécutif du parti, sera nommé.

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

Je créé mon compte Se connecter

S’abonner à la Newsletter RTL Info