Avec l'affaire Buisson, Nicolas Sarkozy a définitivement perdu celui qui fut l'un de ses plus proches conseillers. Cette séparation est de loin le symbole le plus fort des changements qui s'opèrent doucement mais sûrement dans l'entourage politique de l'ancien président de la République.
Critiqué par François Fillon, remis en cause par Rachida Dati et défié par Xavier Bertrand, Nicolas Sarkozy a vu certains de ses proches collaborateurs et soutiens prendre leurs distances avec lui.
Abandonné, Nicolas Sarkozy ? Pas vraiment. Celui dont une partie du peuple de droite attend impatiemment le retour n'est pas isolé. Au contraire, cette période de retrait de la vie politique et le bal des ambitieux auquel elle a donné naissance est une aubaine pour l'ancien chef de l’État. À lui de faire le tri entre les vrais fidèles et les anciens courtisans.
Invité ce matin de RTL, Brice Hortefeux n'a pas failli à sa réputation de sarkozyste devant l'éternel. Défendant bec et ongle son ami de près de quarante ans, l'ancien ministre de l'Intérieur a dénoncé "l'acharnement" dont serait, selon lui, victime Nicolas Sarkozy, allant même jusqu'à accuser plus ou moins ouvertement le gouvernement de manipuler la justice.
Mairie de Neuilly, RPR, Beauvau, Bercy, UMP... La liste des endroits où l'ex-président a emmené Brice Hortefeux est longue et pourrait, dans l'hypothèse d'un retour gagnant, repasser par la case "ministère" ou "Élysée" en fonction des aspirations des deux hommes. L'eurodéputé est une valeur sure de la Sarkozie et milite activement pour que le grand chef puisse effectuer un come-back dans les meilleures conditions. "Les primaires, ça peut être utile pour départager s'il n'y a pas d'évidence. Quand il y a une évidence, ça a moins de sens", expliquait-il encore récemment.
Une soif de politique intarissable anime l'ancienne première dame. Outre ses mandats électifs, Bernadette Chirac milite pour le retour de l'ancien protégé de son mari. Celle qui avait déjà pris son parti lors du dernier quinquennat de Jacques Chirac n'en démord pas : la place de Nicolas Sarkozy est à l’Élysée.
La popularité et l'aura de Bernadette Chirac, son sens aiguisé des affaires politiques et le soutien indéfectible dont elle fait preuve depuis plusieurs années font d'elle une sorte de VRP de luxe, intouchable et inattaquable. Autant d'atouts que Nicolas Sarkozy prend soin de ne pas négliger. Il se rendra d'ailleurs à Nice, ce lundi 10 mars, à ses côtés pour l'inauguration d'un centre consacré à la maladie d'Alzheimer.
Si certains n'hésitent pas à remettre en cause la gestion du pays par Nicolas Sarkozy ou à demander des droits d'inventaire du quinquennat écoulé, d'autres restent fidèles à la ligne qui a été la leur de 2007 à 2012. Claude Guéant, ancienne plume du président, Nadine Morano, Christian Estrosi et Nathalie Kosciusko-Morizet, anciens ministres, ne renient pas leur héritage et semblent même aspirer à reconstituer la photo de famille sur le perron de l’Élysée.
Déjà en place et arrivés suffisamment haut dans leur carrière, Christian Estrosi (maire de Nice) et Nadine Morano (tête de lise aux prochaines européennes) n'ont même pas besoin de simuler une quelconque envie d'indépendance. Un problème que doit gérer seule Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la mairie de Paris.
Soutenue par l'ancien chef de l’État dans la course à la capitale, NKM semble finalement avoir trouvé un compromis. En cas de victoire à Paris, elle assure qu'elle ne quittera pas son poste, fermant la porte à toute velléité présidentielle pour 2017 voire à une entrée dans un gouvernement de droite. Elle serait, de toute façon, déjà très utile à Nicolas Sarkozy en étant à la tête de la première ville du pays. Une défaite en mars prochain changerait, en revanche, beaucoup de choses.
Puisqu'un turnover s'impose au sein de ses proches, Nicolas Sarkozy peut désormais compter sur quelques nouveaux. Chez les jeunes d'abord. Leaders de la droite forte, Guillaume Peltier et Geoffroy Didier peuvent, toute proportion gardée, faire office de Rama Yade et Rachida Dati bis. Des valeurs montantes qu'il pourra pousser mais devra (mieux) protéger que ses deux anciennes ministres au parcours tortueux.
Plus capé, François Baroin ressemble de plus en plus à une recrue pour l'ancien président. Talentueux chiraquien entré au gouvernement en 2010, l'ancien ministre du Budget ferait même partie, selon des bruits de couloir persistants, des favoris pour une place de premier ministre. Son voyage à Londres avec Nicolas Sarkozy ressemble à s'y méprendre à un rapprochement. "Je ne suis pas un sarkozyste historique, tempère pourtant le principal intéressé. J'ai eu des débats avec lui mais j'étais fier d'être à ses côtés." Une manière de ne pas fermer la porte, voire de l'entrouvrir.
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