Un éventuel procès de l'affaire "Bygmalion" se rapproche-t-il pour Nicolas Sarkozy ? La cour d'appel de Paris doit se prononcer ce jeudi sur les recours qu'il a formés contre son renvoi en correctionnelle dans l'affaire des dérapages financiers de sa campagne présidentielle de 2012.
C'est ce qu'on appelle une journée "compliquée" chez les Sarkozy. Même si l'entourage finirait presque par s'habituer. "Disons qu'on a intégré l'agenda judiciaire dans sa nouvelle vie", expliquent ses proches, prêts à se défendre, sur tous les points. Et ce, "méticuleusement, chirurgicalement" contre ce qu'ils estiment être "une injustice". L'ancien président, lui, semblerait presque un brin fataliste. "J'ai touché le soleil", dit-il, "Il me faut accepter les règles du jeu".
Mais alors, un éventuel renvoi devant le tribunal pourrait-il remettre en cause les ambitions de l'ancien président de la République ? Il se murmure en effet qu'un retour n'est pas totalement écarté même si son entourage se veut catégorique. Un retour ? Jamais. Une revanche ? Ce n'est pas l'état d'esprit.
La dernière rumeur qui court : Nicolas Sarkozy envisagerait d'être candidat à la mairie de Paris. "Mais bien sûr, s'énerve l'un de ses collaborateurs. Et après il se fera élire Pape".
Il est heureux comme il est nous dit-on. Vous n'y croyez pas ? Regardez la photo qu'a postée Carla Bruni sur internet il y a deux jours. On y voit l'ancien chef d'État enlacé par la petite Giulia. Un père et sa fille... c'est tellement mignon. Même si, on a un peu de mal à croire que ce bonheur suffise à Nicolas Sarkozy. Et d'ailleurs, ceux qui lui rendent régulièrement visitent le confirment tous, il ne parle que de ça.
Pas simplement de son retour mais de politique en général, de la France, de la droite, du gouvernement, d'Emmanuel Macron. C'est simple, il a un avis sur tout. Et tout le monde vient chercher son avis. Il faut voir son agenda. Un déjeuner la semaine dernière avec le patron de Thalès, un dîner la semaine d'avant avec le président chilien...
On se bouscule également devant ses bureaux, rue de Miromesnil. C'est le défilé des élus, des députés, des ministres. Il y a ceux qui ont presque leur carte de fidélité : Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu. Bruno Le Maire aussi. Un dîner de couples a même eu lieu récemment entre le ministre, sa femme Pauline, Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. C'est ce qui s'appelle garder des liens étroits. Même Emmanuel Macron a invité Nicolas Sarkozy à déjeuner à l'Élysée, début octobre.
En fait, l'ancien patron des Républicains s'apparente un peu à un "Sage", dont on viendrait profiter de l'expérience. Et Nicolas Sarkozy adore ça. "C'est jouissif", dixit son ami Renaud Muselier. Les deux hommes se sont vus à Marseille le mois dernier. "Les jeunes veulent des photos, les vieilles dames des bisous... Personne ne l'engueule, personne ne l'emmerde. C'est le côté sympa de la politique", dit-il.
C'est comme en football, Nicolas Sarkozy aujourd'hui, c'est un consultant
Car il en aura pris des coups ces dernières années... Jusqu'à l'échec à la primaire de la droite et du centre. La claque suprême. Alors quand les gens viennent le voir aujourd'hui pour chouiner dans son bureau ou pour demander conseil, c'est forcément gratifiant.
Une sorte de réhabilitation politique. Même si son ambition, jure son ami, et ancien communicant Franck Louvrier, s'arrête là. "C'est comme en football", m'explique-t-il. "Nicolas Sarkozy aujourd'hui, c'est un consultant. Il regarde le match et il donne son avis mais il n'est pas l'entraîneur et n'a aucune envie de devenir le remplaçant".
Ce n'est que dans un an et demi, mais La République En Marche réfléchit déjà à la campagne des municipales. Il nous faudra des candidats "nouveaux", "qui ne cumulent pas", "qui ne soient pas des barons", explique-t-on. Les castings ont déjà commencé.
Et il y a un coin de France où ça ne colle pas : à Lyon. Le candidat, un certain Gérard Collomb, aura 73 ans au moment de l'élection et 39 ans de vie politique au compteur. Il postulera pour son quatrième mandat et n'exclut pas de faire binôme avec sa femme pour briguer et la ville et la métropole. En matière de "renouvellement des pratiques politiques", on reconnaît dans la majorité qu'on a déjà vu mieux...