Sarkozy à propos du candidat UMP du Doubs : "C'est le triumvirat qui a choisi ce con"
Selon "Le Canard Enchaîné", Nicolas Sarkozy n'aurait pas apprécié d'être tenu responsable de la défaite du candidat UMP dans le Doubs.

Nicolas Sarkozy n'avait pas réagi publiquement à l'élimination de Charles Demouge, le candidat UMP dans la législative partielle du Doubs dimanche. Mais il n'en pense pas moins. Selon le Canard Enchaîné de ce mercredi 4 février, le président de l'UMP n'y est pas allé par quatre chemins pour exprimer sa colère en coulisses. "Ce n'est pas moi qui l'ai désigné, aurait-il hurlé. C'est ce fameux triumvirat, les Juppé, Fillon et Raffarin, qui a choisi ce con", rapporte l'hebdomadaire satirique.
Choisi par Copé en 2012 et renouvelé par le triumvirat
Édile local, à Fesches-le-Châtel, Charles Demouge a été désigné par la direction intérimaire qui a pris les commandes de l'UMP pour assurer la transition après la démission de Jean-François Copé au mois de juin 2014. Un choix validé par Luc Chatel, alors secrétaire général du parti avant la nomination de Laurent Wauquiez lorsque Nicolas Sarkozy a repris les rênes du parti.
De fait, le trio d'anciens Premiers ministres s'est contenté de reconduire l'élu de Franche-Comté qui avait été choisi par Jean-François Copé pour affronter Pierre Moscovici dans la même circonscription en juin 2012. Il avait alors été battu dans les mêmes proportions.
Mais pour Nicolas Sarkozy, "ça [lui] retombe dessus parce que la presse [le] hait". "On va dire que depuis 2012, l'UMP avait gagné 12 législatives partielles sur 12 et qu'il a suffi que je prenne le parti pour que le candidat UMP soit éliminé au premier tour. Mais je n'y suis pour rien", se serait-il défendu.
Feu nourri sur Charles Demouge
Outre les foudres présidentielles, Charles Demouge s'est attiré de nombreuses critiques au sein de l'UMP depuis son élimination. Dans Le JDD, le maire de Nice Christian Estrosi a jugé qu'il n'avait "pas été à la hauteur de l'enjeu". Même son de cloche pour le député Jean-François Mancel qui l'a qualifié de "médiocre". Lundi soir encore, le sénateur Roger Karoutchi a estimé sur BFMTV qu'il "n'était pas le plus rassembleur". Dans Paris Match à paraître jeudi, Luc Chatel aurait même admis que l'UMP n'avait "pas investi sur le meilleur".
Il est vrai que Charles Demouge n'a pas tout mis en oeuvre pour s'attirer les bonnes grâces des cadres du parti. Il s'est notamment illustré en pleine campagne en émettant des réserves sur l'intérêt d'une visite de soutien de Nicolas Sarkozy dans son fief et en déclarant que "ce sont les petits blonds qui l'emmerdent et pas les gens issus de l'immigration".
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