Municipales 2014 à Saint-Gilles : Gilbert Collard "n'a pas envie de faire le trottoir électoral"

À trois jours du premier tour des municipales, Jean-Marc Ayrault brandit à nouveau le Front républicain. Le Premier ministre demande aux partis traditionnels de "tout faire" pour barrer la route au Front national. 

Dans cette perspective, le ministre délégué à la ville, François Lamy, s'est rendu mercredi 19 mars dans le Gard, à Saint-Gilles, où le maire sortant, Alain Guaido, est fortement menacé par Gilbert Collard, très populaire dans une circonscription traditionnellement favorable au parti frontiste. 

Devoir de réserve oblige, l'agenda est vierge pour le ministre. C'est en simple militant qu'on le retrouve pour faire campagne à l'un des feux rouges de la cité Sabato, où il écoute les doléances de plusieurs habitants. "On va voter pour ceux qui nous donnent du travail", lance l'un d'entre eux. "Nous, on veut travailler. On veut faire quelque chose de nos mains", abonde un autre.

Gilbert Collard mise sur la lassitude des administrés

Pendant que le ministre déambule, Me Gilbert Collard boit tranquillement son café, rue Gambetta. "Je n'ai pas envie d'embêter les électeurs. Je n'ai pas envie de faire le trottoir électoral", glisse l'avocat. 

Pas besoin de faire campagne. Gilbert Collard mise sur la fatigue des Saint-Gillois face à la montée du chômage et de l'insécurité dans une commune en proie à de nombreux trafics de psychotropes. Alors, ce ministre en campagne contre le FN, ça le fait sourire. "Je préférerais que les ministres s'occupent de leurs ministères. Le secours qu'on apporte aux maires socialistes, c'est comme s'il y avait un service de réanimation qui venait sur place", s'amuse-t-il. 

Le souvenir de 1989

"On le voit beaucoup entre le bar de la gare, celui qui a la tente rouge, et le café de La Poste. Parce que les deux ont des grandes terrasses où il aime bien se mettre au soleil", réplique à distance Alain Gaido, le maire sortant. La tonalité est la même chez François Lamy qui accuse l'avocat proche du FN de vouloir "se servir de la ville". 

"On sait très bien comment ça se termine, une ville dirigée par le Front national", lâche-t-il, en référence à l'expérience municipale du parti frontiste dans la commune entre 1989 et 1992. Reste qu'au QG du candidat socialiste, on parle déjà de Front républicain pour empêcher que l'histoire se répète.

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