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Médine chez EELV et LFI : pourquoi l'invitation du rappeur fracture l'échiquier politique ?

Médine, récemment accusé d'antisémitisme, se rendra fin août aux universités d'été d'EELV et des Insoumis. Une invitation qui suscite une levée de boucliers.

Medine Zaouiche alias Medine devant une raffinerie en grève de Totalenergies en mars 2023
Crédit : LOU BENOIST / AFP
Julien Ricotta & AFP
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Une énième polémique pour Médine. Le rappeur engagé, qui doit se rendre fin août aux universités d'été d'EELV et de la France insoumise, est une nouvelle fois accusé d'antisémitisme à la suite de plusieurs messages publiés jeudi 10 août sur Twitter, renommé X. À l'origine de cette controverse : un tweet de l'artiste et essayiste franco-gambienne Rachel Khan, qui demandait à la députée insoumise Mathilde Panot et à Médine de s'expliquer "sur l'utilisation du mot rescapée". Le rappeur lui a répondu en définissant une "resKHANpée" comme une "personne ayant été jetée par la place Hip Hop, dérivant chez les social traîtres et bouffant au sens propre à la table de l'extrême-droite".

Un jeu de mot qui n'a pas été du goût de Rachel Kahn, juive et petite-fille de déporté. "Tout est dit", a-t-elle déploré sur Twitter, entraînant un flot de messages outrés sur le caractère antisémite du jeu de mot. "Aucune allusion à une quelconque origine ou histoire familiale", s'est défendu Médine. 

Malgré ces explications, la droite et l'extrême droite ont réitéré leurs appels aux écologistes et aux Insoumis à annuler la venue du rappeur, fin août à leurs universités d'été. Le ministre des Transports Clément Beaune a, lui aussi, demandé vendredi aux partis de gauche de revoir leurs positions, y voyant une "invitation indigne". Mais pourquoi Médine suscite-t-il autant de controverse dans le monde politique ? 

Un rappeur (très) engagé et adulé à gauche

Le rappeur de 40 ans, né au Havre, est une figure du rap français depuis plus de 15 ans. Ses textes acérés, où il dénonce l'extrême droite, les violences policières et le racisme, en ont fait un des artistes les plus engagés de sa génération. La gauche apprécie son verbe haut et ses idéaux, à tel point que les écologistes et les Insoumis ont décidé de l'inviter fin août. Il se rendra d'abord le 24 août au Havre, sa ville natale, aux journées d'été des écologistes, avant d'aller dans la Drôme le 26 août pour participer à l'université d'été de La France insoumise. Chez LFI, Médine échangera notamment avec la députée Mathilde Panot sur des sujets tels que les rapports entre le militantisme et la musique, l'engagement contre la réforme des retraites, ou encore le combat contre l'extrême droite. 

Les accusations régulières d'antisémitisme et d'homophobie contre le rappeur n'ont pas fait plier la gauche, qui défend l'artiste. Interrogée vendredi 11 août par l'AFP, la secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier, a assumé la venue du rappeur fin août. "La question de la lutte contre les intolérances (...) passe forcément par des gens qui ne savaient pas et qui ouvrent les yeux, qui se déconstruisent, se conscientisent, qui reconnaissent des erreurs passées, qui avancent", a-t-elle assuré. Lors des journées d'été des écologistes, Marine Tondelier débattra avec Médine sur le thème de "la force de la culture face à la culture de la force". 

Ciblé par l'extrême droite et la droite, mais pas uniquement

L'invitation du rappeur par les écologistes et LFI avait déjà suscité fin juillet de vives critiques de la part de l'extrême droite et d'une partie de la droite. Il faut dire que Médine ferraille régulièrement, et depuis des années, avec des élus et des militants du RN sur les réseaux sociaux. Car l'extrême droite l'accuse d'être un "islamiste" et s'oppose à la tenue des concerts du rappeur dans leur ville ou leur circonscription. Médine, lui, considère comme un "honneur" d'être la cible de l'extrême droite.

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Mais l'artiste est aussi taxé d'homophobie et d'antisémitisme en raison de certaines interviews, chansons, ou prises de position passées. Sur internet, plusieurs photos le montrent il y a une dizaine d'années en train de reprendre la "quenelle", geste antisémite popularisé par Dieudonné. Dans l'un de ses textes, il chante aussi : "Crucifions les laïcards comme à Golgotha", une phrase régulièrement mise en avant par ses détracteurs. Mais le rappeur s'est toujours défendu d'être antisémite ou d'avoir des liens avec l'islamisme. Sans pour autant revenir sur ses gestes ou ses déclarations les plus controversées.

Une vive polémique avait également eu lieu lors de l'annonce de sa venue au Bataclan, en 2018. Des familles de victimes des attentats du 13-Novembre avaient alors porté plainte pour demander l'annulation des deux concerts du rappeur, prévus fin octobre. Médine avait préféré renoncer "dans une volonté d'apaisement". 

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