Lille : un adjoint soutient un candidat pro-Macron, Aubry lui retire ses délégations
Bernard Charles, jusque là adjoint au Développement durable et à l'Agenda 21, a été prié de cesser de suivre le dossier le 23 juin.

À Lille, les Macron-compatibles connaissent désormais leur sort. Martine Aubry, maire indéboulonnable de la capitale des Flandres et indéfectible soutien de la gauche et du Parti socialiste, a purement et simplement retiré les délégations de Bernard Charles, en raison de son soutien au candidat La République En Marche aux élections législatives dans la première circonscription du Nord.
Pour justifier sa décision, Martine Aubry, connue pour son franc parler, a estimé que Bernard Charles, adjoint au Développement durable et à l'Agenda 21 n'avait "pas respecté les règles". Cette sanction est la "suite logique de son engagement en dehors du PS". Quand on appartient à une famille politique, je crois qu'il est primordial de respecter les règles communes de cette famille. Nul ne doit penser qu'il peut s'en affranchir impunément. En soutenant des candidats autres que ceux investis par le Parti socialiste, Bernard Charles (élu à Lille depuis 2001, ndlr) s'est mis de lui-même hors de notre famille politique." Vendredi 23 juin, l'assemblée a décidé de voter la délibération, à l'exception de l'opposition et des élus EELV. Trois des 38 élus socialistes ont voté contre la décision de Martine Aubry.
Cet affichage, assumé par Bernard Charles, était loin d'être anodin puisque Christophe Itier affrontait Pascal Lamy, le poulain de l'ancienne première secrétaire du Parti socialiste. Au final, ni l'un, ni l'autre n'ont obtenu les suffrages des Lillois. Adrien Quatennens pour la France insoumise a remporté ce bastion électoral pour 46 voix face à Christophe Itier.
Un précédent
Ce n'est pas la première fois qu'une telle sanction est appliquée à Lille. Xavier Bonnet, un autre adjoint lillois, a fait les frais de son soutien au même Christophe Itier un peu plus tôt dans l'année. L'ancienne ministre du Travail lui a retiré la charge du dossier du commerce au profit de la politique mémorielle, rappelle 20 Minutes Lille. Bernard Charles n'a pas eu la même chance.