Emmanuel Macron souhaite faire de l'immigration l'un des thèmes de la seconde partie de son quinquennat. À quelques jours du débat sur l'immigration à l'Assemblée nationale (30 septembre) et au Sénat (2 octobre), il s'est exprimé sur le sujet.
Dans un entretien à Europe 1, enregistré depuis New York et diffusé ce mercredi 25 septembre, la président de la République a estimé que "la France ne peut pas accueillir tout le monde si elle veut accueillir bien". Le chef de l'État a également dit souhaité "sortir de certaines postures dans lesquelles nous sommes enfermés", entre "bonne conscience" et "faux durs". "Je crois au vrai 'en même temps' sur la politique migratoire aussi", a dit le chef de l'État, plaidant pour "être humains et efficaces". "Pour continuer à accueillir tout le monde dignement on ne doit pas être un pays trop attractif", a-t-il ajouté.
Emmanuel Macron s'est également exprimé sur l'aide médicale d'État aux immigrés. L'AME est dans le viseur du gouvernement, qui pourrait la réformer. Le président souhaite "évaluer" son "panier de soins", s'interrogeant sur la possibilité d''"excès" tout en jugeant que la supprimer serait "ridicule".
"Ce serait une erreur de dire que la question migratoire est une question taboue ou que, en quelque sorte, on ne pourrait la poser que quand il y a des crises", a-t-il dit en soulignant que "la France est un pays de migration de tout temps", et souhaitant aborder ce débat de manière "extrêmement apaisée".
Le chef de l'État a reconnu qu'il n'avais pas réussi à tenir l'engagement pris à Orléans en juillet 2017 et qu'il y a eu une très forte augmentation du nombre de demandeurs d'asile, en raison d'une insuffisante coopération en Europe. Il admet aussi un "échec" sur les reconduites à la frontière parce que "les procédures durent trop longtemps".
Selon Emmanuel Macron, les axes de la politique à suivre sont d'abord de "donner l'asile à ceux qui ont besoin de notre protection" le plus rapidement, et ensuite "intégrer beaucoup plus efficacement ceux qui ont droit à l'asile", notamment avec des cours de français et une "politique de l'emploi plus forte".
"On doit traiter et protéger tous ceux qui sont sur notre territoire pour eux-mêmes et pour nous, mais là aussi il faut le faire avec raison garder, bon sens, et analyser s'il n'y a pas des excès qui existent, et je crois qu'ils existent dans certaines catégories", a-t-il poursuit.
Emmanuel Macron souhaite "reconduire beaucoup plus efficacement les personnes qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire parce qu'elles y sont entrées illégalement". "Si on arrive à faire ça, je peux vous dire qu'on serait un pays qui est à la hauteur de ses valeurs" et cela constituerait "une opportunité économique", conclut le président qui ne veut pas d'un "pays dans lequel on ajoute parfois la misère à la misère".
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