Avec les européennes et bien d'autres projets comme celui de la reconstruction de Notre-Dame de Paris, Emmanuel Macron est sur tous les fronts. Le président avait pourtant annoncé dans sa conférence de presse vouloir déléguer de nombreuses choses à son Premier ministre Édouard Philippe.
Ce dernier multiplie les déplacements : il a rencontré les partenaires sociaux en province, il participe à des meetings pour soutenir la besogneuse Nathalie Loiseau. Mais Emmanuel Macron est toujours convaincu que le meilleur combattant pour le conduire à la victoire, c'est lui-même.
Donc, rien ne change : il mène la bataille, il est partout. Il fait même voter une loi d'exception qui lui permettra de surveiller de près la reconstruction de Notre-Dame, devenue le porte-drapeau de la France, le tout, en cinq ans, comme il l'a décidé.
Pourtant, le chef de l'État maintient que c'est bien le gouvernement qui pilotera les opérations. Mais sa composition peut toujours changer, lui sera toujours là. Peut-être même jusqu'en 2024, ce qu'il a l'air de croire.
Mais, dans l'immédiat, ce sont les européennes qui comptent. La République En Marche doit impérativement les remporter pour permettre d'envisager une deuxième partie de quinquennat opérationnelle. Donc, le général en chef s'engage, les affiches de campagne du parti titrent en gros caractères : "Avec Emmanuel Macron". On le voit lui, et on oublie les candidats.
Parmi ses priorités pour l'Europe, le climat, la protection des frontières et un nouveau modèle économique et social, Emmanuel Macron coche toutes les cases avec méthode. Lundi dernier, alors que des scientifiques jettent l'alarme sur des millions d'espèces animales et végétales menacées d'extinction, il sort sur le perron de l'Élysée pour s'ériger en défenseur du climat et de la biodiversité, deux combats qui sont liés.
Concernant le social, le président s'est converti en défenseur du pouvoir d'achat. En avril, il câline les retraités qu'il avait malmenés, et qui coup de chance, reçoivent ces jours-ci le remboursement de ce qu'ils avaient trop payé au titre de la hausse de la CSG. De quoi les placer dans de meilleures dispositions pour aller voter.
Il transforme de lui-même les élections européennes en référendum 'pro ou anti-Macron'
Olivier Mazerolle
En termes de sécurité garantie par l'Europe, le président souhaite également des frontières extérieures, plus hermétiques, avec des règles précises sur l'immigration et une Europe qui s'impose sur le plan commercial. Le populisme ? Alors qu'il est en Roumanie, il parle de la "scène nationale", s'affirme en patriote "Français et Européen", à la différence des nationalistes comme Marine Le Pen, qui portent en eux la discorde et la destruction.
Mais en voulant tout prendre à son compte, il comble les vœux de ses adversaires et transforme de lui-même les élections européennes en référendum "pro ou anti-Macron", tandis que sa popularité n'est pas au zénith. Deux ans après son élection, son entourage est maigrelet.
Force est de constater qu'Emmanuel Macron n'a pas réussi à rassembler autour de lui. C'est ce qui le condamne à la prise de risque maximum, comme à la présidentielle. Mais sans le charme de la découverte, d'où l'incertitude quant au scrutin du 26 mai.
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