Le président du Medef Pierre Gattaz n'apprécierait pas les critiques formulées par la Confédération des cadres, CFE-CGC contre la loi El Khomri et sa participation à la mobilisation du 9 mars. Le patron des patrons aurait menacé la présidente de la CGC, Carole Couvert, de ne plus la soutenir si elle ne cesse pas ses critiques contre la loi sur le travail. C'est ce qui ressort de deux textos qu'il lui aurait envoyé le mercredi 9 mars, au lendemain du rendez-vous de cette dernière à Matignon, révèle Les Échos.
"L'attitude de la CGC est incompréhensible et nuisible. Vous avez déjà planté la loi MDS (Modernisation du dialogue social). Vous n'allez pas nous planter la loi MEK (Myriam El Khomri)", cite le quotidien qui a obtenu des copies des deux messages envoyés le 9 mars, jour de mobilisation organisée par les syndicats étudiants, la CGT, FO et Solidaires. Entre 224.000 (selon la police) et 500.000 personnes (selon les organisateurs) étaient dans la rue ce jour-là.
Pierre Gattaz se fait ensuite plus menaçant : "Si vous persistez dans cette attitude 'cgtiste' sur cette loi, le Medef en tirera toutes les conséquences sur nos discussions en cours". Avant de préciser : "Ce que je veux dire c'est que nous [ne] vous soutiendrons plus dans votre combat pour les cadres si vous plantez la loi MEK."
Dans le cadre des négociations pour sauver le régime des retraites complémentaires, le Medef avait fait savoir qu'il pourrait accepter d'ouvrir une négociation sur le statut des cadres, en contrepartie de la fusion des organismes Agirc (cadres) et Arrco (salariés) qui doit être engagée cette année. Si l'on en croit ces deux messages, la négociation serait donc liée au soutien de la CFE-CGC à la loi Travail.
Une pression qui n'a pas du tout plu à Carole Couvert qui a fait savoir qu'elle "ne fonctionne pas à la menace", ajoutant : "Je suis la porte-parole de 160.000 adhérents et mon mandat sur le projet de loi a été voté à l'unanimité".
Dès le 18 février dernier Pierre Gattaz affichait son soutien au projet de loi El Khomri qui "va dans le bon sens", selon lui. Il demandait même au gouvernement d'"aller jusqu'au bout" pour "déverrouiller" le marché du travail. Il faut dire que plusieurs points du projet reprennent des demandes du Medef, comme le fait de donner la priorité aux négociations au sein de chaque entreprise, comme le rapportait Le Monde. Face à la contestation de cette loi, le Medef a même demandé à ses sections locales d'écrire aux parlementaires de leur circonscription pour vanter les mérites du projet.
La veille de la mobilisation du 9 mars, Pierre Gattaz avait appelé à "ne pas dénaturer" le texte avec des 'demi-mesures", ajoutant qu'"retrait serait dramatique pour le pays, pour l'économie du pays et surtout pour le chômage". Le patron des patrons s'inquiétait après que le gouvernement ait affirmé être ouvert à une évolution du projet.
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