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Les Républicains : la perspective d'une victoire d'Eric Ciotti fait douter les Macron-compatibles

DÉCRYPTAGE - Certains élus Les Républicains ne se reconnaissent pas dans la ligne droitière proposée par les candidats à la présidence du parti, et en particulier par Eric Ciotti.

Eric Ciotti, le 17 septembre 2022
Eric Ciotti, le 17 septembre 2022
Crédit : CLEMENT MAHOUDEAU / AFP
Marie-Pierre Haddad

À droite toute ? Pas pour tous. Les Républicains sont en pleine introspection à moins d'un mois de l'élection du président de leur parti. Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Aurélien Pradié s'affrontent pour prendre la tête du mouvement politique, encore secoué par le résultat de Valérie Pécresse à l'élection présidentielle. 

L'appel lancé - à plusieurs reprises - par Emmanuel Macron pour une alliance à droite a infusé. Tandis que la campagne des Républicains se déroule à bas bruit, certains ont décidé de faire entendre leur voix. Ils alertent sur la ligne politique du parti. Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a alerté sur la "droitisation" des Républicains

Il a ainsi décidé, comme l'indiquent nos confrères du Figaro, de quitter le parti. Le maire de la quatrième ville de France, juge que sa formation politique "est dans une impasse". Partisan d'un accord avec la majorité, le maire de Toulouse fustige la volonté des trois candidats de garder le parti indépendant. 

Une "droitisation" critiquée en interne

Parmi les candidats, Eric Ciotti effraie l'aile centriste et Macron-compatible des Républicains. Toujours dans Le Figaro, des élus partagent leur crainte de voir arriver à la présidence du parti celui qui était prêt à voter pour Eric Zemmour en cas de duel avec Emmanuel Macron. 

"Le parti s'est recroquevillé sur un positionnement très droitier (...) Cela a poussé beaucoup d'électeurs de centre droit à rejoindre le camp macroniste et cela n'a nullement empêché la dynamique du vote d'extrême droite", a-t-il expliqué dans les colonnes du journal. Une crainte aussi partagé par un cadre du parti. "Dans les fédérations, l'inquiétude qui revient le plus souvent de la part des militants, c'est ce que va devenir LR par rapport à Emmanuel Macron".
 
Le positionnement des Républicains ne pousse pas seulement les électeurs de centre droit, mais aussi les députés. Un petit groupe d'élus LR se sentant à l'écart au sein de leur propre famille politique a pris l'habitude de se retrouver, comme le raconte Le Figaro. Virginie Duby-Muller, députée de Haute-Savoie, Alexandre Vincendet, député du Rhône, Nicolas Forissier, député de l'Indre, Philippe Juvin, député des Hauts-de-Seine et Jean-Louis Thiériot, député de Seine-et-Marne.

Les ministres et Renaissance en embuscade

Dans le camp Retailleau, on observe la situation avec un brin d'inquiétude. "Les députés LR sont des freelances, des auto-entrepreneurs, tacle un proche du patron des sénateurs LR. Ils ont été élus sur une ligne qui leur est personnelle et comme il n'y a pas de leadership, chacun veut tirer vers sa ligne".

Ces réunions informelles n'ont pas échappé aux membres du gouvernement, mais aussi aux députés Renaissance qui gardent un œil sur ces députés Macron-compatibles. Certains sont ainsi reçu par des ministres - souvent des anciens membres LR - d'autres négocient en direct avec des députés Renaissance à l'Assemblée. Emmanuel Macron et le gouvernement "ont tactiquement raison de nous tendre la main, reconnaît un élu LR. C'est une posture efficace et ça le sera tant que nous n'aurons pas de ligne".

Ils n’ont pas leur compte et ne sont pas sur la ligne droitière d’Éric Ciotti

Un ministre, ancien LR dans "Le Figaro"

Selon un ministre, ancien LR, cité par Le Figaro, "aujourd’hui, ils sont une dizaine, demain combien seront-ils ? Ils n’ont pas leur compte et ne sont pas sur la ligne droitière d’Éric Ciotti", témoigne par exemple cet ancien LR.

Mais pour un député, macroniste de la première heure, la prudence est de mise. "Notre intérêt est de garder une discussion avec le bloc LR. Si c'est pour avoir, 3, 4, 5 députés qui nous rejoignent, ça ne sert à rien, estime-t-il. Vous en avez gagné quelques-uns mais vous avez tout le reste du groupe à dos".

Au sein du groupe LR à l'Assemblée, un député nie l'existence d'un groupe scindé entre la droite et le macronisme. "Nous avons eu des positions unanimes sur les motions de censure, sur le budget, sur le PLFR et sur le texte du droit au chômage. C'est très uni", défend-il.

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