Les infos de 18h - Budget : vers des taxes plus fortes sur l'alcool ?
Le dérapage budgétaire, c'est le fil conducteur du gouvernement Barnier, d'où les tensions autour du projet de budget en discussion à l'Assemblée nationale. Et pour rééquilibrer les comptes, certains pensent à taxer davantage l'alcool.
Pour rééquilibrer les comptes publics, tout le monde n'a pas le même avis, et les débats autour du budget sont houleux à l'Assemblée nationale. Michel Barnier pourrait d'ailleurs utiliser le 49.3. L'option est devenue officielle ce matin en conseil des ministres, ce dispositif prévu par la constitution est prêt à être dégainé.
En attendant, les amendements se multiplient, y compris dans le budget de la Sécurité sociale pour, par exemple, taxer davantage les boissons alcoolisées, avec pourquoi pas un nouveau mode de calcul en se basant sur la quantité d'alcool présent dans la boisson.
Car en fait aujourd'hui, la taxe sur l'alcool n'est pas la même selon le type de boisson : une bouteille de vin ne va pas avoir la même taxe qu'une bière ou qu'un spiritueux. Trois amendements proposent donc de modifier ce système : plus une boisson est forte en alcool, plus elle serait taxée.
Cette proposition est approuvée par les addictologues. Ce serait, disent-ils, plus logique en termes de santé publique. Mais elle risque de mécontenter les lobbies de l'alcool, très présents dans l'hémicycle, en particulier celui du vin, qui est aujourd'hui l'un des alcools les moins taxés. Parmi les autres propositions des députés, plusieurs visent aussi les bières.
Les bières dans le viseur
Un amendement veut par exemple taxer beaucoup plus les bières fortes. Certaines marques contiennent jusqu'à 12% d'alcool. Et pourtant, elles ne sont pas plus taxées que les plus légères.
Enfin, les bières aromatisées sont, elles aussi, dans le collimateur des députés. Trois amendements visent ces bières très sucrées, goût citron ou framboise par exemple, très populaires chez les jeunes. Celles-ci contiennent moins de 5% d'alcool, elles ne sont pas taxées aujourd'hui.
Actuellement, la fiscalité se base sur le type d’alcool plutôt que sur le degré d’alcool dans une boisson. Seuls les alcools à + de 18% payent une “cotisation Sécurité sociale”, l’amendement propose d’étendre cette cotisation à tous les alcools. Selon Addictions France, actuellement, un verre standard est taxé à 0,4 centime pour un vin à 12,5°, à 10 centimes pour une bière à 5° et à 31 centimes pour un spiritueux à 40°.
Dans un communiqué, la Ligue contre le cancer regrettait que la loi Budget 2025 "ne comporte aucune mesure visant à limiter la consommation de tabac, d’alcool, l’omniprésence du sucre dans l’alimentation et le développement d’une alimentation ultra-transformée", cela malgré "un rapport du Sénat encourageant les taxes comportementales pour agir en amont sur les causes de cette épidémie industrielle à l’origine de l’explosion de coûts sociaux et dépenses de santé qui en découlent".
Avec l'augmentation de la fiscalité sur l'alcool, "les dépenses de santé diminueraient très vite en préservant des vies (moins d’accident, moins de personnes aux urgences, moins de violence et moins de cancers ultérieurs...)".
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