Le message officiel de l'État tient presque dans ces quelques mots : "Tout va bien, ou presque". Lundi midi, avec d'autres collègues journalistes, nous avions rendez-vous avec Christophe Castaner, le secrétaire d'État aux relations avec le parlement, qui partage son ministère avec Benjamin Griveaux, qui est le porte-parole du gouvernement. Surprise : les deux hommes s'étaient mis d'accord, sans nous prévenir, pour jumeler leurs déjeuners et nous recevoir ensemble.
Il s'agissait de démentir les rumeurs sur une cohabitation compliquée et nous montrer au contraire à quel point l'harmonie règne entre eux, mais là n'était pas l'objectif premier. C'était de nous faire la leçon. En effet, nous, journalistes, aurions une vision complètement déformée, déconnectée de la réalité : le trou d'air que traverse Emmanuel Macron serait une vue de l'esprit qui ne repose sur rien de concret.
Il n'est pas question ici de se livre à du corporatisme, c'est vrai que nous avons une tendance à parler des trains qui n'arrivent pas à l'heure, de ce qui dysfonctionne et de ce qui agace, mais nous faisons aussi en sorte de donner un écho de ce que pensent les gens. Donc examen de conscience, oui, nous devons nous y soumettre en permanence, mais renoncer à rendre compte du réel, non.
Un réel que le gouvernement ne veut pas affronter, dans une forme de déni, d'évitement. Il semble hors-sol - un peu comme la piscine de Brégançon - parce que dénoncer un média-bashing, nous y sommes habitués, mais à chaque fois, ça correspond à un moment de fébrilité, à un flottement au sommet de l'État. Ce qui est plus inédit en revanche, c'est le discrédit jeté par le pouvoir sur les élus. À entendre notamment nos deux ministres Griveaux et Castaner, ce ne serait là que le symptôme d'une rancœur de ces élus de ne pas appartenir à ce nouveau monde voulu par Emmanuel Macron. Pas question pour eux de prêter plus d'attention que cela à ce que disent les maires, députés, parlementaires, et autres.
En fait, la raison n'aurait qu'une voix : celle du président, le reste ne serait qu'un brouhaha de mauvais coucheurs. Emmanuel Macron serait donc en train de se couper du réel : c'est toujours le risque que courent nos présidents, de s'isoler dans leur palais, même s'ils sont persuadés du contraire. Si le chef de l'État ne croit pas aux médias, aux élus, plus globalement aux corps intermédiaires et aux sondages, il lui reste le courrier des Français, qui lui parvient en masse à l'Élysée, et selon nos informations, la CSG et le montant des retraites notamment y tiennent une bonne place.
N'allons pas trop vite en besogne et gardons-nous - nous - d'avoir des certitudes, car, depuis le début de son mandat, Emmanuel Macron a prouvé qu'il savait rectifier le tir quand c'était nécessaire et il lui reste donc encore un peu de temps avant que ce ne soit trop tard.
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