Emmanuel Macron a-t-il su trouver les mots ? Ce qui frappe, c’est le côté rationnel de cette lettre, il n’y a pas du tout les envolées qu’on a parfois l’habitude d’entendre de la
part du président. C’est factuel,
rationnel, presque froid, avec toute une série de questions, trente-trois questions
posées de manière assez clinique : "Voyez-vous des besoins nouveaux
de services publics, et comment les financer ?", "comment
pourrait rendre notre fiscalité plus juste ? plus efficace ?", "comment mieux organiser notre pacte social ?"…
On dirait un questionnaire pour étudiants de Sciences
Po, ou un prof qui donne une série de sujets de
dissertations aux Français : Mesdames, Messieurs, vous avez 4 heures ! En même temps, le moment est grave et, pour Emmanuel
Macron, l’idée c’est d’être didactique : on est face à un
problème et je vous pose les questions pour répondre à ce problème.
Évidemment, ce n’est pas
de nature à créer un élan collectif. Une fois que vous avez lu cette lettre, vous ne vous dites pas "chouette un grand débat" ! C'est un changement de méthode mais pas de cap. Emmanuel Macron reste sur son credo. Quand il dit, "il n’y a
pas de questions interdites", il dit aussi, "nous ne reviendrons pas sur ce qui a
été décidé". Autrement dit : "discutez de tout, mais on ne
fera pas marche arrière" donc a priori pas de demi-tour sur l’ISF.
En fait, le grand débat, c’est pas "all inclusive". Comme le dit le président, "ce n’est ni une élection, ni un référendum, c’est votre expression". Cela veut dire qu'il ne s’agit pas de tout défaire, de se renier, de retirer ce qui a été voté. Il s’agit de voir comment on peut vivre mieux dans ce pays.
Avec plus de services publics, mais avec moins d’impôts ? Une façon de mettre les "gilets jaunes" face à la réalité, face à la responsabilité de chacun. D’ailleurs, cette lettre ce n’est pas seulement une lettre aux "gilets jaunes", c’est une lettre aux Français. Emmanuel Macron fait le pari que de nombreux Français seront d’accord avec lui.
Le sujet de l'immigration devait être un sous-chapitre, mais visiblement le président a décidé de lui donner une plus grande importance. Il ne dit pas le nom mais il parle clairement de "quotas", une question qui avait été de nombreuses fois évoquée sous Nicolas Sarkozy. C’est vrai que c’est curieux, alors qu’il s’agit de répondre à un mouvement social. À moins que ce soit une façon de détourner le débat vers l’immigration, les religions, la laïcité... À ce compte-là, ça promet d’être animé !
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