La Gauche "n'a plus de base sociale" et "est divisée comme jamais" selon Alain Duhamel

ÉDITO - Tout est en place pour que les différentes composantes de la Gauche connaissent la défaite en 2017.

Alain Duhamel

Crédit : Damien Rigondeaud

Je m'abonne à la newsletter « Politique »

Le Parti Communiste Français ouvre aujourd'hui son 37e congrès à Aubervilliers mais n'a plus sa puissance d'autrefois. "Pour ceux qui ont de la mémoire, la différence est prodigieuse", constate Alain Duhamel. "Jadis un congrès du Parti communiste, c'était quelquefois l'événement politique le plus important de l'année. Ça faisait la une de tous les journaux", se rappelle l'éditorialiste. "Aujourd'hui, on n'en parle pratiquement pas dans la presse."

Depuis sa grande époque, le PCF est passé de 700.000 adhérents à 100.000 ; il ne fait plus 28% des voix, mais plus souvent 5% ; il était le premier parti chez les jeunes, les ouvriers, les intellectuels... "Aujourd'hui, les jeunes et les ouvriers, ils votent plutôt Front National, et les intellectuels sont partis ailleurs." Le symbole majeur de ce déclin, pour Alain Duhamel, c'est l'élection présidentielle : "La dernière fois le Parti communiste n'a même pas osé présenter un candidat", soutenant plutôt Jean-Luc Mélenchon. La différence, c'est que "la dernière fois, le Parti communiste avait choisi de soutenir Jean-Luc Mélenchon, et cette fois-ci, c'est Jean-Luc Mélenchon qui a décidé que le Parti communiste allait le soutenir."

"Tout le monde joue déjà l'après-présidentielle"

La situation du Parti communiste n'est cependant pas pire que celle du reste de la Gauche. "Les Verts sont dans un état encore pire, le Parti socialiste est non seulement désemparé, mais presque désespéré, en tout cas totalement démobilisé." Le symbole, c'est la situation de François Hollande qui a atteint 11% de popularité, un niveau qu'"on n'aurait même pas pu imaginer, il y a encore deux ans, et qui évidement n'a jamais existé sous la Ve République."

Tout est en place pour que la Gauche connaisse une terrible défaite en 2017. Elle "n'a plus de base sociale : les classes populaires votent FN, les classes moyennes vont à droite. Elle est divisée comme jamais dans son histoire. Non seulement il y a la Gauche de gouvernement et la Gauche de rupture, mais il y a ensuite toutes les variations possibles de la Gauche." D'après Alain Duhamel, à Gauche, "Tout le monde joue déjà, non plus la présidentielle, mais l'après-présidentielle et des espérances de reconstruction qui pour l'instant ressemblent à de chimères."

La rédaction vous recommande