La culture est aussi une industrie. C'est même un des poids lourds de notre économie. C'est ce que démontre une étude d'Ernst & Young qui sera présentée ce jeudi 28 novembre. Elle sera présentée mercredi 28 novembre par trois ministres : Franck Riester, Jean-Yves Le Drian, en tant que chargé des affaires étrangères et du tourisme, et enfin Bruno Le Maire.
Ils lancent ainsi les "États Généraux de l'Industrie Culturelle en France". Cela n'a l'air de rien mais c'est une petite révolution "culturelle" d'oser présenter la Culture comme un secteur qui peut rapporter de l'argent à notre économie.
Et pour cause, elle a rapporté 91,4 milliards d'euros en 2018... En clair, la culture pèse aujourd'hui aussi lourd dans notre économie que l'industrie agro-alimentaire et rapporte deux fois plus à la France que l'industrie automobile.
On range plusieurs secteurs dans les industries culturelles : les médias, la musique, le cinéma, la production audiovisuelle, les musées et aussi les jeux vidéo... Le secteur le plus dynamique, de très loin, c'est le jeu vidéo. Il y a un vrai savoir-faire français.
Cette activité a progressé quasiment trois fois plus vite que tous les autres secteurs, avec une évolution de 16,9% entre 2013 et 2018. Mais, en volume, le champion de France, voire le champion du monde, c'est le tourisme culturel : nos monument, châteaux, musées...
En 2018, 52 millions de touristes sont venus visiter un monument français.
C'est un secteur qui reste très largement subventionné par l'État. Il y a en moyenne 20% de financement public derrière tous nos projets culturels. Il y a un maillage partout sur le territoire que l'on doit à l'État et aux collectivités locales. En France, 1 commune sur 40 possède un musée. 1.450 municipalités ont un festival ou une salle de spectacle.
Une législation stricte a sauvé le cinéma, ce qui fait qu'aujourd'hui, la production "made in France" existe encore alors que le cinéma italien, britannique ou espagnol a quasiment disparu.
Cette politique d'exception culturelle voire de protectionnisme culturel a servi d'airbag à la France mais c'est peut-être en train de la pénaliser maintenant. On voit bien que dans cette industrie culturelle, le secteur dans le rouge et celui qui a été totalement phagocyté par Google, ce sont les médias.
Ensuite, on voit aussi que les secteurs qui sont en train de renaître depuis 5 ans, ce sont les activités qui avaient été submergées par la vague digitale et qui ont réussi à trouver un modèle économique en travaillant avec les géants du numérique.
Par exemple, la musique repart après des années de chaos. Le secteur appelle ça "la vallée de la mort". Ce sont les années 2000/2010. Et ce secteur de la musique a aussi réussi à relancer le spectacle vivant. Les concerts qui sont des expériences que ne peuvent pas offrir les Gafa, des expériences non délocalisables et qui augmentent de 14%.
Il ne faut pas que la volonté de la France de réguler trop fortement ses activités culturelles la rende trop vulnérable et l'isole face à la montée en puissance des Gafa. Par exemple, le secteur culturel a progressé deux fois plus vite en Europe entre 2013 et 2018 que chez nous.
Notamment parce que des pays comme le Royaume-Uni ou l'Espagne ont accepté de prendre en compte les plateformes comme Netflix dans la production audiovisuelle. On a vu apparaître la série anglaise Black Mirror qui a eu un destin mondial ou l'espagnol Casa de Papel.
Alors que la France, dans la loi audiovisuelle qui se prépare, veut protéger les producteurs et créateurs français face à Netflix, Amazon, Disney et consorts qui arrivent. Mais on pourrait interdire aux diffuseurs/producteurs, c'est-à-dire les chaines de télévision françaises, d'être co-propriétaires des séries qu'elles financent. Autrement dit, interdire à nos chaines de télé de gagner de l'argent avec ces séries, à l'international.
Seulement, ces règles là ne s'appliqueront pas aux Gafa sur Internet. Très vite on pourrait donc en arriver au paradoxe que les seuls à gagner de l'argent sur les séries et à pouvoir payer nos auteurs français, ce soit des américains.
Malgré des prix élevés, les Français consomment plus que leurs voisins. C'est ce que montre une étude de l’Insee, 7% de plus en moyenne. Et ils consomment plus dans les vêtements que dans la nourriture.
C'est la tendance économique de la seconde vie des objets. Le spécialiste européen de la revente de vêtements de seconde main vient de lever 128 millions d'euros.
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