L'homme qui répare les femmes. C'est le surnom donné au prix Nobel de la paix, Denis Mukwege. Ce médecin gynécologue-obstétricien soigne les femmes victimes de viol et de mutilations sexuelles dans les pays en guerre. Invité à l'antenne de RTL, ce jeudi 28 mars, il dénonce les stratégies mises en place par les dirigeants de ces pays, qui se servent du viol comme d'une arme de guerre.
Pour lui, "le constat est clair", "le viol est une arme utilisée dans presque tous les conflits". "Ce sont des viols planifiés, systématiques, qui ont pour objectif de dominer. L’objectif est d’avoir le pouvoir et d’humilier la population. C’est une arme très effective, efficace. Elle permet que la population soit terrorisée, qu'elle quitte son milieu", explique le prix Nobel de la Paix.
Denis Mukwege raconte l'histoire de femmes libyennes qui ont subi des actes "horribles" sous la dictature de Kadhafi. "Les hommes sont préparés pour commettre ces actes ignobles. Le résultat est là, la population est terrorisée", déplore-t-il avant d'ajouter qu'"il n’y a pas que les femmes qui souffrent de ces actes. Il y a aussi les hommes, les enfants des ennemis".
Nous n’avons pas été suffisamment responsables
Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix
Ces derniers sont appelés des "enfants serpents". "C’est horrible de les voir subir ces discriminations, parce que nous, adultes, nous n’avons pas été suffisamment responsables", dénonce le prix Nobel de la Paix. Il revient au micro de RTL sur le moment le plus traumatisant de son engagement.
Denis Mukwege a aidé une femme, victime de viol, à accoucher. Quelques années plus tard, elle revient, violée. Sa fille aussi. "Lorsque vous soignez une victime, que vous l’encouragez, c’est une capacité de résilience inimaginable pour elle. Lorsqu’elle revient pour la deuxième fois, quel discours pouvez-vous tenir ? Elle a le sentiment que ça devient une deuxième façon de vivre et c’est inacceptable ce type de traumatisme. Si en plus, l’enfant que vous avez vu naître revient elle-même violée... pour le staff, moi-même c’est un traumatisme très important", raconte-t-il.
Ce médecin gynécologue confie que cette situation "était insupportable". "Je ne pouvais plus rester au bloc opératoire. Il était plus qu’urgent d’en parler au monde décideur pour que ce type de viol et l’usage du corps des femmes comme champ de bataille puissent cesser".
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