Jean-Marie Le Pen ne se laissera pas faire. La suspension du fondateur du Front national décrétée par le bureau exécutif du parti a été annulée, jeudi 2 juillet, sur une décision du tribunal de grande instance de Nanterre. La justice a évoqué un vice de forme. L'homme politique de 87 ans retrouve donc pour le moment son titre du président d'honneur du FN ainsi que son statut de membre.
Mais le 10 juillet, lors du congrès du parti, les 50.000 adhérents devront voter les nouveaux statuts de la formation politique qui prévoient la suppression définitive du poste de président d'honneur. Jean-Marie Le Pen ne l'entend pas ainsi. "Je suis président d'honneur à vie, martèle-t-il au micro de RTL. Le tribunal a réglé tout cela de manière très claire. Le questionnement du prochain congrès va peut-être supprimer la présidence d'honneur dans le futur mais il ne peut pas la supprimer dans le passé. J'ai été élu président d'honneur par le congrès et je le reste à vie."
Si c'était symbolique, Marine Le Pen n'aurait pas pris la peine de répondre
Jean-Marie Le Pen
Jamais avare d'une petite attaque envers sa fille, Marine Le Pen, le fondateur du FN conteste le caractère "symbolique" de la décision de justice. À l'entendre, rien ni personne ne pourra le déloger de sa place. "Si c'était symbolique, Marine Le Pen n'aurait pas pris la peine de répondre, souligne-t-il. Il y a quelque chose qui me gêne dans tout cela, c'est qu'au moment où le pays s'enfonce dans des difficultés innommables, la principale organisation nationale qu'est le FN se consacre exclusivement depuis 4 mois à des problèmes internes et de supprimer la présidence d'honneur de Jean-Marie Le Pen." Impossible en revanche de le priver de sa liberté d'expression.