Des aides, mais sous conditions. Invitée du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI ce dimanche 14 mai, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, va demander à Elisabeth Borne que les aides publiques aux entreprises soient "conditionnées" à des objectifs sociaux, comme la hausse des salaires, et environnementaux.
Lors d'une rencontre avec la cheffe du gouvernement prévue mercredi 17 mai, Sophie Binet a indiqué que la CGT arrivera "avec des demandes extrêmement précises".
Parmi les sujets qui seront évoqués par la syndicaliste, celui de la hausse des salaires aura une place centrale. La numéro une de la CGT souhaite qu'ils soient indexés sur les prix. A cela, elle a ajouté la "conditionnalité des aides publiques" aux entreprises qui reçoivent "200 milliards d'euros chaque année sans conditions sociales ni environnementales".
Ce n'est pas possible d'avoir des aides publiques quand on licencie
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, sur RTL
"Ça n'est plus possible de multiplier les cadeaux" aux entreprises, a lancé Sophie Binet. Conditionner les aides publiques constituerait selon elle un "levier majeur qui permettrait par exemple de mettre sous pression les entreprises pour augmenter les salaires".
Sophie Binet propose que ces aides soient soumises à une validation des représentants du personnel, qui "jugeraient si les objectifs sociaux et environnementaux sont tenus". "Ce n'est pas possible d'avoir des aides publiques quand on licencie, quand on ne respecte pas l'égalité professionnelle, quand on augmente de façon exponentielle les dividendes et les salaires des PDG et que les salaires stagnent", a-t-elle expliqué.
Elle a notamment pointé du doigt le directeur général d'Air France-KLM, Benjamin Smith, qui "vient d'annoncer le triplement de son salaire" alors qu'Air France "a touché des milliards de prêts garantis par l'Etat" et "a été un des premiers bénéficiaires des aides publiques Covid". Elle a aussi épinglé le laboratoire français Sanofi "qui a bénéficié de près d'un milliard de crédit impôt recherche (CIR) et qui dans le même temps a divisé par deux son nombre de chercheurs".