INVITÉ RTL - "Un peu de décence" : François Ruffin répond à Bernard Arnault sur le budget 2025
Invité du Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat, ce dimanche 2 février, François Ruffin a répondu à Bernard Arnault et s'en est pris à l'ensemble des grandes entreprises.
Invité du Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat, ce dimanche 2 février, François Ruffin a répondu à Bernard Arnault, qui a récemment critiqué la politique fiscale du gouvernement. "Un peu de décence", a demandé le député à celui qu'il appelle ironiquement "mon grand ami".
Il s’en est pris à l’ensemble du capital, ciblant un consensus autour du patron de LVMH. "Bernard Arnault a parlé d’un vent d’optimisme. Quand il assiste au salut nazi Elon Musk, il voit un vent d’optimisme qui souffle depuis les États-Unis", déplore-t-il.
"On a un capital qui s’est gavé pendant sept ans, pendant le Covid, pendant la guerre en Ukraine. Aujourd’hui, quand on lui demande de cotiser, il vient se plaindre, geindre. (...) La baisse d’impôt a creusé la dette publique de 1.000 milliards d’euros, imaginez que la gauche fasse ça." Selon lui, citant des experts, les causes sont les crises et la baisse d’impôt sur le capital. "On a eu des cadeaux fiscaux gigantesques effectués aux grands patrons."
Je pense qu'il faut rétablir le fait que dans notre pays, les petits doivent payer petits et les gros doivent payer gros.
François Ruffin
"On dit aux joueurs de foot de chanter la Marseillaise pour être patriotes, mais on a des grands patrons qui, depuis 40 ans, ne sont pas patriotes parce que ce sont des champions de la délocalisation", a fustigé François Ruffin.
Quelques minutes plus tard, l’élu de gauche est revenu à la charge au moment d’évoquer la potentielle taxe que pourrait payer les retraités les plus aisés. "Comment on pourrait avoir une vraie discussion sur le financement par les retraités, le financement par les salariés, le financement par les ménages, si jamais il n'y a pas une mise à plat ?", s’interroge-t-il, plaidant pour "le retour d'un impôt de solidarité sur la fortune qui soit pérenne et à la hauteur d'une explosion". Créée en 1989, cette taxe a été supprimée en 2018 et remplacée par l'impôt sur la fortune immobilière.
Appliqué sur l’un de ses thèmes favoris, il déroule son discours remettant en cause les grandes fortunes françaises et leur participation au financement public : "On a aujourd'hui des nouveaux privilégiés qui échappent très largement à l'impôt. La contribution des milliardaires dans notre pays, en pourcentage, c'est deux fois moins qu'un Français moyen. C'est deux fois moins que vous, c'est deux fois moins qu'un éboueur qui va au boulot. Je pense qu'il faut rétablir le fait que dans notre pays, les petits doivent payer petits et les gros doivent payer gros."
Selon lui, le monde entier "vit un temps d'injustice, un temps d'inégalité" et il est temps d’agir pour l’arrêter. "J'entends qu'il y ait des désaccords dans la société. Pourquoi pas une convention citoyenne sur la fiscalité ? Pourquoi pas une grande discussion publique ? Et je suis d'accord pour que Bernard Arnault y ait un siège pour que ça soit discuté de manière transparente, comme on l'a fait lors des États généraux de la révolution française", explique François Ruffin.
