Pierre Moscovici, est l'invité de l'émission du Grand Jury RTL, Le Figaro, Paris Première, M6. Il revient sur la marche contre l'antisémitisme qui se déroulera ce dimanche après-midi, et notamment sur la présence du RN dans le cortège.
"Le Rassemblement national est un parti, qui, aujourd'hui, n'est plus exactement ce qu'il fut", explique-t-il. "Dire que Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen c'est pareil, c'est une simplification qui peut faire plaisir, mais c'est une diabolisation qui ne fonctionne pas parce qu'il y a des évolutions", affirme l'homme.
"Il faudrait que ces évolutions aillent jusqu'au bout. Pour qu'elles aillent jusqu'au bout, il faudrait trois conditions. La première, c'est d'être très clair sur le passé. Ce parti a été fondé par des gens d'extrême-droite classique, avec un antisémitisme fondamental", dit Pierre Moscovici. "Je préfère encore que Marine Le Pen prenne les positions
qu'elle a prise (...), qu'elle se déclare hostile à l'antisémitisme, que
ce qu'il se passait avant".
"Il faudrait faire un peu le ménage"
Pierre Moscovici, en parlant du RN, sur le plateau du Grand Jury
"La deuxième chose, c'est qu'il faut être clair au présent. Et se dire qu'il faudrait faire un peu le ménage", martèle-t-il, dénonçant la présence au Rassemblement national de "personnes qui ne sont pas d'une clarté totale sur le sujet". "Jordan Bardella, il lui a fallu une semaine pour dire que Jean-Marie Le Pen était antisémite".
À propos de Marine Le Pen, il pense qu'"elle n'est pas antisémite". "Mais est-ce que le RN a purgé tous les éléments d'antisémitisme, je ne le crois pas". "On est quand même pas à l'aise à manifester avec le RN", admet-il. "Ce n'est pas un parti dont l'universalisme me frappe encore". "Je ne pense pas qu'il ait sa place au premier rang, il n'est pas malsain d'établir une sorte de cordon autour de lui", dit Pierre Moscovici, en faisant allusion au "cordon républicain" voulu par les partis de gauche présents à la marche.
Lorsqu'un des journalistes présents sur le plateau lui pose la question du lien entre islamisme et antisémitisme, le haut-fonctionnaire répond : "en cette matière, gardons-nous des amalgames". "Vous savez, on glisse facilement. On parle de ce que fait Marine Le Pen, du terrorisme islamiste. Puis après on glisse un peu, on va trouver l'immigration massive, et à la fin, on trouve l'islam tout court".
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