Du charbon pour se chauffer cet hiver ! Cette piste était envisagée, elle est désormais actée dans l’article 13 du futur projet de loi pouvoir d’achat que RTL s’est procuré. Ce texte reste susceptible d’évoluer, mais à l’heure actuelle, le gouvernement veut se donner les moyens humains de faire tourner à nouveau la centrale Émile Huchet de Saint-Avold, en Moselle, fermée depuis le 31 mars dernier, après 71 ans d’activité.
La France repasserait ainsi de nouveau au-dessus d’un seuil maximum de 700 heures annuelles de fonctionnement de centrales à charbons sur le sol français. Le but reste de sécuriser l’approvisionnement électrique du pays l’hiver prochain, alors que l'apport russe se tarit et que près de la moitié du parc nucléaire français est encore à l’arrêt pour cause de remise en état ou corrosion notamment.
Dans le texte qui devrait être présenté en Conseil des Ministres début juillet, la menace est indiquée très clairement : "Le gestionnaire RTE estime que la sécurité d’approvisionnement en électricité de la France pour l’hiver 2022 sera sous forte vigilance. Dans ces conditions, faire fonctionner les centrales à charbon, notamment la centrale Émile-Huchet, située à Saint-Avold, plus que ce que permet le plafond actuel permettrait de limiter le risque sur la sécurité d’approvisionnement en électricité".
Le ministère de la Transition énergétique confirme cette possibilité de réouverture de la centrale de Saint-Avold "à titre conservatoire, compte tenu de la situation ukrainienne" et se veut rassurant sur les volumes de production au charbon : "Dans tous les cas, en dessous d’1% d’électricité produite par le charbon. Aucun charbon russe ne sera utilisé".
Pour pouvoir remettre en service la centrale à charbon de Saint-Avold, le futur projet de loi prévoit donc la réembauche de ses anciens salariés. Ils sont 71 salariés potentiellement concernés. Ils bénéficiaient d’un congé de reclassement. Ils pourront, si le texte est adopté, retourner au travail. Les réembauches apparaissent même urgentes, car relancer la centrale demandera des vérifications rigoureuses en amont. Ces réembauches pourraient donc être rendues légales dès le mois de juillet "afin de pouvoir procéder aux opérations de maintenance nécessaires" en vue de l’hiver.
Ces salariés pourront dont être réembauchés sur la base du volontariat, "à compter du 1er juillet 2022 et jusqu’au 31 décembre 2023", en contrats à durée déterminée ou en contrats de mission, à titre exceptionnel. Cela dit, si les compétences des anciens salariés sont privilégiées, le texte prévoit également qu’en dernier recours, faute de volontaire "il pourra être fait appel à des compétences extérieures si cela est nécessaire".
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