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Un sapin de Noël installé au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 7 décembre 2023.
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
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Jeudi 7 décembre au soir, Emmanuel Macron a tenu une cérémonie d'inauguration de Hanouka à l'Elysée. Une initiative qui a fait réagir. Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a notamment jugé ce vendredi que c'était "une erreur".
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"Effectivement, ce n'est pas la place au sein de l'Élysée d'allumer une bougie de Hanouka parce que l'ADN républicain, c'est de se tenir loin de tout ce qui est religieux", a estimé Yonathan Arfi au micro de Sud Radio, au lendemain d'un début de polémique sur une possible remise en cause des principes de laïcité.
Le chef de l'État a reçu jeudi soir le prix annuel Lord Jakobovits de la Conférence des rabbins européens (CER) qui récompense la lutte contre l'antisémitisme et la sauvegarde des libertés religieuses. À cette occasion, le grand rabbin de France Haïm Korsia, a allumé la première bougie du candélabre pour Hanouka. Pour rappel, au IIe siècle avant Jésus-Christ, Juda Maccabée, dirigeant juif de l'époque, a mené ses forces dans une révolte contre la dynastie grecque des Séleucides, qui dominait à l'époque la Judée. Victorieux, il s'est rendu alors au temple de Jérusalem pour allumer la Ménorah, un chandelier à sept branches, plus vieux symbole du judaïsme. C'est ce que célèbrent les Juifs en cette fête de Hanouka, qui dure cette année du jeudi 7 au vendredi 15 décembre.
Tout ce qui affaiblit la laïcité affaiblit les Juifs de France
Yonathan Arfi, président du Crif
La vidéo, largement diffusée et visionnée sur les réseaux sociaux, s'est accompagnée de vives critiques de toutes parts. "Ce n'est pas traditionnellement le rôle d'une puissance publique d'accueillir une fête religieuse", a estimé Yonathan Arfi, qui s'est dit "surpris". "Je pense que c'est effectivement quelque chose qui à mon avis n'a pas vocation à se reproduire", a-t-il poursuivi. Selon lui, "les Français juifs ont toujours considéré la laïcité comme une loi de protection et une loi de liberté. Et tout ce qui affaiblit la laïcité affaiblit les Juifs de France".
S'agissait-il pour la présidence de la République d'une manière de faire oublier l'absence du chef de l'État à la marche contre l'antisémitisme, le 12 novembre ? Pour Yonathan Arfi, "il y a fondamentalement une erreur sur le sujet. Il aurait dû être présent" car "c'était une marche d'unité nationale" et "en participant à cette marche, il aurait participé à préserver cette unité nationale".
Il n'y a nulle violation de la laïcité
Gérald Darmanin
De son côté, la Première ministre Elisabeth Borne a estimé vendredi que cette cérémonie était un "signal" de "soutien" face à "la montée de l'antisémitisme". "Vous savez que la laïcité, c'est aussi de permettre à la fois de croire et de ne pas croire et c'est protéger les cultes", a-t-elle notamment argué en marge d'un déplacement à Mayotte. "Il y a différentes façons d'envoyer un signal à la communauté juive (...), et le message du président de la République, dans cette période, c'est qu'on protège, qu'on soutient tous ceux qui veulent pratiquer leur religion et notamment la communauté juive", a-t-elle insisté.
Même son de cloche chez le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, pour qui Emmanuel Macron n'a commis "nulle violation de la laïcité". "Le président de la République est un défenseur des religions (...) Il les respecte toutes. En tant que chef de l'État, il n'y a nulle violation de la laïcité", a estimé vendredi le ministre de l'Intérieur sur franceinfo.
"Pendant cette fête juive importante, au moment où nos compatriotes juifs connaissent des actes antisémites, où les rabbins sont attaqués, où les synagogues sont attaquées, où on agresse des gens qui ont des signes extérieurs de la religion dans la rue, je trouve ça tout à fait normal que le président de la République se mette à côté de nos compatriotes juifs", a-t-il ajouté. "Que le président de la République reçoive des religieux, c'est normal", a-t-il insisté. "Il n'y a aucun problème sur le fait que les maires puissent aller recevoir dans les mairies des personnes religieuses", a renchéri le ministre en charge des cultes, qui trouve par ailleurs "un peu absurde" les décisions de justice interdisant les crèches en mairie "parce que ça fait partie de notre vie culturelle".
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