Gouvernement Attal : Rachida Dati ou le retour fracassant d'une figure du sarkozysme

C'est pour l'heure l'annonce la plus surprenante ! La sarkozyste Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement de Paris et symbole de la diversité, a été nommée jeudi 11 janvier ministre de la Culture, deux ans avant les municipales où elle ambitionne de conquérir Paris.

Elle avait annoncé, elle-même, sa nomination rue de Valois à des élus LR parisiens, avant l'officialisation par l'Élysée. Sur TF1, Gabriel Attal a salué une "femme d'engagement, d'énergie, qui toute sa vie s'est battue pour obtenir ce qu'elle voulait obtenir". 

Par ailleurs, le nouveau Premier ministre a mis en avant la "présomption d'innocence", alors que l'élue parisienne est mise en examen depuis juillet 2021 dans l'enquête sur les contrats noués par une filiale de Renault-Nissan, quand Carlos Ghosn en était le PDG. Elle nie toute irrégularité. 

Son nom est aussi cité dans une enquête sur les accusations d'enlèvement, séquestration et torture d'un lobbyiste franco-algérien, qui visent notamment le patron du PSG Nasser Al-Khelaïfi. Elle avait été perquisitionnée dans cette affaire fin juin dernier.

Exclue des Républicains

La nouvelle ministre de la Culture tourne ainsi le dos aux Républicains, un parti laminé à la dernière présidentielle avec moins de 5% des voix. Le patron de LR Éric Ciotti a annoncé son exclusion, estimant qu'elle s'était "placée en dehors de notre famille politique".

En rejoignant Emmanuel Macron, Rachida Dati suit les pas d'autres collègues du parti comme Édouard Philippe, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin. "En Marche, c'est quoi ? C'est des traîtres de gauche et des traîtres de droite", s'emportait-elle pourtant sur France Inter en juin 2021.

Il est vrai que l'élue parisienne, pugnace mais clivante, n'a pas peur des formules choc. En politique, "elle a un caractère combatif, elle est déterminée", relève un ancien collaborateur. 

"Objectivement, on peut dire qu'elle fonce. La question est de savoir si elle voit un mur ou pas", ajoute-t-il pour résumer l'avocate de 58 ans, fille d'un maçon marocain et d'une mère au foyer algérienne, propulsée sur le devant de la scène par Nicolas Sarkozy.

"Une image clivante"

Si l'ancien président a rendu hommage à son "énergie inépuisable", le caractère bien trempé de l'ancienne garde des Sceaux ne lui a pas attiré que des amitiés. "Elle a ses humeurs", résume diplomatiquement un élu. "Une image clivante", soupire, de son côté, un cadre des Républicains. 

L'ex-eurodéputée a échoué en tant que tête de liste LR aux municipales de 2020 face à Anne Hidalgo. Cette dernière reste d'ailleurs sa cible privilégiée, comme après son récent déplacement en Polynésie française qui a fait polémique. 

"Je souhaite bon courage aux acteurs du monde de la culture compte tenu des épreuves qu'ils vont traverser", a très rapidement réagi l'actuelle maire de Paris après l'entrée au gouvernement de son opposante. 

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