L'Union européenne n'a pas trouvé mercredi 25 octobre de solution qui permette de rassembler une majorité d'États membres sur le sort du glyphosate, renvoyant la décision sur cet herbicide controversé, dont la licence expire en décembre, à une date ultérieure.
En coulisse, en France, c'est une autre bagarre qui s'est jouée au sein du gouvernement. Et c'est clairement Nicolas Hulot qui l'a emporté sur Stéphane Travert. La bataille a été rude entre le ministre de la Transition écologique et le ministre de l'Agriculture. Polie, mais rude. Chacun avançait ses pions.
Nicolas Hulot était dans une posture radicale, mais à la Hulot : sans agressivité et avec conviction. Il se bat pour que le glyphosate ne soit autorisé que pour trois ans, alors que l'autorisation de mise sur le marché c'était était ans jusqu'à présent. Stéphane Travert plaidait, lui, pour une nouvelle homologation du produit entre cinq et sept ans, car à ses yeux trois ans c'est trop peu pour que les agriculteurs puissent se retourner.
Tous les deux campaient sur leurs positions. Et tous les deux attendaient de voir de quel côté la décision de Bruxelles allait tomber. Quand Bruxelles a rendu son "avis", qui prévoyait une durée de cinq à sept ans, le ministre de l'Agriculture a cru avoir remporté son combat. Sauf que la Commission a décidé un report de sa décision. Trop de désaccords entre les États membres, et Bruxelles qui a du mal à trancher. Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Mais là, c'est Hulot qui a recommencé à sourire.
Car le report de Bruxelles a été provoqué par la forte pression des pays comme la France, l'Italie, l'Allemagne et l'Autriche, mais aussi celle des ONG et du Parlement européen. La position très ferme de la France au niveau européen, c'est Hulot qui l'a portée. C'est lui qui pousse le président Macron à une prise de conscience sur ce type de sujets. Il a reçu mardi 24 octobre le soutien de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui est venue dire qu'"en raison de sa nocivité, il était impératif de faire en sorte de ne plus utiliser le glyphosate".
Le lendemain, Matignon qui s'est rangé à la position du ministre de la Transition écologique. Stéphane Travert n'a eu d'autre choix que d'abdiquer. C'était amusant : mercredi à 16h40, il a convoqué les journalistes "spécialisés" pour une conférence de presse à 17 heures, pour leur dire que la France "parlait d'une seule voix" et qu'il n'y avait "ni perdant ni gagnant".
Ce genre d'accrochage entre ministères est vieux comme le monde. Mieux, c'est vieux comme Alain Peyrefitte : il avait théorisé, dans son livre Le mal français, la "loi de neutralisation réciproque" pour dire qu'aucun ministère n'avait la main en totalité.
C'est toujours la même histoire. Chaque ministre s'arc-boute sur sa position avec son administration et ses lobbys. On a connu l'Écologie contre l'Industrie, la Santé contre l'Agriculture. Il y a plein d'exemples de ce qu'on appelle aujourd'hui des "couacs", parce que les choses n'ont pas été tranchées.
En tout cas, il faut reconnaître là que Nicolas Hulot, qui n'a pas toujours remporté toutes ses batailles, a permis de faire bouger les lignes sur le dossier du glyphosate. Nicolas Hulot appelle cela "la politique des petits pas".
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