Front national : "La suspension de Jean-Marie Le Pen a débloqué le jeu européen", décrypte Vanessa Schneider

Marine Le Pen, dont le parti d'extrême-droite s'était classé premier aux élections européennes de 2014 en France, a finalement réussi à fédérer assez d'alliés pour former un groupe au Parlement européen. "C'est incontestablement une bonne nouvelle pour elle", concède Vanessa Schneider. "Mais ce succès apparent montre aussi les faiblesses de l'extrême-droite européenne qui a mis plus d'un an à trouver un accord", relativise d'emblée la journaliste.

Elle rappelle que la présidente du Front national avait bien tenté de courtiser le parti europhobe britannique Ukip, en vain. "D'autres tentatives de rapprochement avaient échoué, chaque parti d'extrême-droite redoutant en fait d'être allié avec un parti encore plus infréquentable que lui", décrypte Vanessa Schneider. Finalement, Marine Le Pen est parvenue à ses fins en faisant "ce qu'elle reproche aux autres partis : du débauchage individuel".

Un autre facteur a très certainement joué aux yeux de la journaliste : l'éviction de Jean-Marie Le Pen. Pour elle, la présidente du FN a compris que "la présence encombrante du fondateur du parti était un obstacle de taille à sa stratégie de dédiabolisation".

Le père et la fille ne seront pas dans le même groupe, ce qui promet de drôles de situations

Vanessa Schneider