Le retour de l'état-stratège devrait faire son grand retour dès aujourd'hui. Mais en bonne logique, on devrait se dire : tous aux abris. Pour cause, l'état-stratège est une fiction coûteuse pour le contribuable.
L’État ne peut pas savoir quelles sont les technologies du futur. La preuve avec le plan d’investissement pour l’avenir, lancé par Nicolas Sarkozy en 2009. Des dizaines de milliards y ont été consacrés dans l’espoir de faire surgir un Google à la française, mais sans succès. Toutefois, l’argent n’a pas servi à rien, il y a des labos qui ont dû en profiter, mais ça n’a pas changé fondamentalement la compétitivité française. Et ça a fait de la dette. C’est-à-dire des impôts futurs.
Pourtant, il y a bien eu une époque
glorieuse de la politique industrielle du temps de Pompidou, De Gaulle, le nucléaire. Il est vrai qu’on invoque souvent
les mânes de De Gaulle en cette matière, particulièrement en campagne
électorale. Mais quand on regarde dans le détail pourtant, le bilan industriel du
général n’est pas si florissant, nous dit le patron du Medef, Geoffroy Roux de
Bézieux, qui vient de publier un livre sur De Gaulle et l’économie : "À l’exception du nucléaire, où le fer de lance militaire tire le
civil, les différents grands projets gaulliens sont des échecs, que ce soit la
télévision couleurs – SECAM – la tentative de créer une industrie électronique –
le plan calcul – ou le Concorde, dont on connaît le funeste destin" affirme-t-il.
Il y a quand même eu certains succès comme le TGV qui a changé la France. On pourrait également ajouter l’industrie téléphonique, dans les années 1970-80, le
spatial, avec Arianespace, premier lancement de satellites en 1979.
Mais dans les trois cas, le client, c’était l’état lui-même. On sait faire ça en France. Dès que le client n’est plus la puissance publique, on perd pied. C’est ce qui est arrivé à notre industrie téléphonique, qui s’est effondrée après la disparition du monopole et c’est ce qui menace aujourd’hui Arianespace. Alors que là aussi le marché du satellite explose, se privatise et que de nouveaux entrepreneurs comme Elon Musk ou Jeff Bezos ont produit des innovations de rupture à des prix ultra compétitifs. L’innovation en marché ouvert, c’est d’abord une affaire d’entrepreneur.
Cette fois-ci, il semble que le gouvernement veuille changer son approche. En partant du principe justement que l’innovation ne naît pas dans les grosses structures publiques, même si elles ont l’expertise technique. L’idée serait d’organiser des sortes d’appels à projets internationaux, des concours en somme, dans les secteurs de l’énergie, de l’alimentation, de la santé. Avec un organisme qui aurait à charge d’évaluer les candidatures d’entreprises et/ou de laboratoires, et de les financer en partie.
Le modèle, c’est la fameuse BARDA, l’agence du médicament américaine, à laquelle nous devons le vaccin contre le Covid-19, c’est elle qui en a financé le développement, après avoir sélectionné les projets. C’est une idée neuve en France, elle est intéressante. Elle a intérêt à marcher, parce que c’est quand même une idée à 30 milliards d’euros.
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